La Cma et la plateforme ont rejeté la demande de report du Forum de Kidal, une demande qu'elles reconnaissent avoir verbalement reçue du gouvernement. Pire, dans un communiqué peu diplomatique justifiant leur position, elles prient Bamako de prendre le train en marche. Ainsi donc le Forum de Kidal, le très attendu Forum de Kidal s'est ouvert hier. Sans le gouvernement qui avait pourtant validé le projet dans un communiqué triomphal consigné par la Cma et la Plateforme, et sous les applaudissements du Conseil de Sécurité des Nations-unies alors en mission chez nous. Ne parlons même pas du financement de l'événement par l'Etat bien qu'aucune déclaration officielle ne le confirme.
Le gouvernement aura fort à faire pour convaincre une opinion très remontée contre les concessions faites dans le cadre de la stabilisation du Nord qu'il ne s'est pas fait avoir. Il n'aura pas été seulement trimballé, il aura été aussi piétiné. La nation avec. Une nation qui a tout accepté pour la paix. Une nation qui n'a jamais tiré un coup de fusil mais qui a été mise en joue sur ses champs et ses pâturages par l'instinct de meurtre et le pari de l'aventure. Dommage! Pourtant à bien y voir, c'est peut être les parties réunies à Kidal qui ont le plus à perdre.
Ils perdent la bataille de la nouvelle légitimité qui s'offrait à eux par le tandem avec le gouvernement que les citoyens attendaient de ce Forum. Lequel, au delà du parachèvement du processus d'Anefis devait pour nos compatriotes être l'occasion de régler la question. du retour de Kidal dans le giron malien. Ce retour n'est pas compromis à ce jour car il est la condition de l'accord de paix endossé par une communauté internationale qui a tout de même un honneur à défendre. Or, les ex mouvements non seulement élargissent le fossé qui les sépare de l'écrasante majorité des citoyens maliens. Mais ils y ajoutent le risque d'un sérieux malentendu avec un gouvernement qui, il est vrai, paraît piégé désormais et condamné à avaler plus d'une couleuvre de l'Adrar.
Adam Thiam