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Mali: Français et Maliens s`emparent de Gao, bastion islamiste dans le Nord
Publié le samedi 26 janvier 2013  |  AFP




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BAMAKO - Soldats français et maliens se sont emparés samedi du bastion islamiste de Gao, la principale ville du Nord du Mali, marquant un tournant majeur dans la lutte contre les groupes islamistes armés, au seizième jour de l'intervention militaire française dans le pays.

"Les forces maliennes et françaises libèrent Gao", a annoncé le ministère
français de la Défense, dans un communiqué, précisant que des membres des
forces spéciales s'étaient emparés dans la nuit de l'aéroport et d'un pont
stratégique à Gao, à 1.200 km au nord-est de Bamako.

"Dès ce soir, Sadou Diallo, le maire de Gao réfugié à Bamako, a pu regagner
sa ville accompagné par le colonel (Didier) Dacko", commandant les troupes
maliennes sur le terrain, a précisé le ministère.

Paris a précisé que des contingents africains, formés de militaires
nigériens et tchadiens, arrivaient sur zone pour prendre le relais des forces
françaises.

"Les forces françaises et africaines maîtrisent à 100% la ville de Gao. Il
y a une liesse populaire, tout le monde est content", a indiqué une source de
sécurité malienne. Mais de premiers témoignages font aussi état d'actes de
pillage.

Les soldats nigériens et tchadiens sont venus par la voie des airs, depuis
Niamey. Ils étaient accompagnés de soldats maliens du colonel Alhaji Ag Gamou,
qui étaient réfugiés au Niger depuis l'an dernier, après la débâcle face aux
groupes armés, selon une source malienne de sécurité sur place.

"Il n'y a pas de combat à proprement parler" dans la région de Gao, selon
un porte-parole de l'état-major français, "mais sporadiquement, des opérations
de harcèlement avec des éléments terroristes qui ouvrent le feu sur nos
positions après s'être abrités dans des zones urbaines".

L'entourage du ministre de la Défense français a jugé par ailleurs
"plausible" le bilan de quelques centaines de combattants islamistes tués
depuis le début de l'intervention française au Mali donné par le quotidien
français Le Monde, citant des sources militaires.

Les positions des islamistes à Gao ont été à plusieurs reprises pilonnées
par l'aviation française. Gao était un bastion des islamistes du Mouvement
pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), qui y ont commis de
nombreuses exactions, dont des amputations de personnes accusées de vol.

Refus des "logiques de chantage"

C'est ce groupe qui a dit samedi à l'AFP vouloir négocier la libération
d'un otage français qu'il détient depuis deux mois.

"Le Mujao est prêt à négocier la libération de l'otage Gilberto", a déclaré
Walid Abu Sarhaoui, porte-parole du Mujao, en référence au Français Gilberto
Rodriguez Leal, enlevé en novembre 2012 dans l'Ouest du Mali.

Le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault a répondu en refusant "les
logiques de chantage". "La France fera tout pour leur liberté", a-t-il ajouté,
en évoquant les sept otages français au Sahel.

Interrogé pour savoir si cette volonté affichée de négociation était liée à
l'intervention militaire française, le porte-parole du Mujao a simplement
répondu: "Nous voulons négocier. Pour la guerre, entre musulmans, nous pouvons
nous comprendre", sans autre précision.

Une déclaration qui peut être interprétée comme une ouverture pour des
négociations avec Bamako et qui survient deux jours après l'annonce d'une
scission au sein d'Ansar Dine (Défenseurs de l'islam), un autre des groupes
islamistes du Nord du Mali.

Parallèlement à la prise de Gao, une colonne de militaires tchadiens et
nigériens, qui étaient stationnés au Niger, faisait route samedi après-midi
vers la frontière malienne, située à une centaine de kilomètres au nord.

La France s'est engagée depuis le 11 janvier au côté de ce qui reste de
l'armée malienne, contre les islamistes armés, pilonnant leurs colonnes de
pick-up et leurs bases arrière, afin d'empêcher leur progression vers le Sud
et la capitale Bamako.

Les villes de Konna et Douentza (centre) ont été reprises par les soldats
français et maliens, qui ont également repris vendredi le contrôle d'une
localité du Nord, Hombori, à 920 km au nord-est de Bamako et à quelques 200 km
de Gao.

Une autre colonne franco-malienne, après avoir pris le contrôle de Diabali
(ouest), progresse vers Léré, plus au nord, avec pour objectif la ville-phare
de l'islam en Afrique, Tombouctou, à 900 km au nord-est de Bamako.

Jean-Marc Ayrault a d'ailleurs indiqué que les "troupes françaises et
maliennes" seraient "bientôt près de Tombouctou". Il a aussi répété que la
France "n'avait pas vocation à rester, bien entendu" au Mali.

Les islamistes ont riposté à cette progression en dynamitant vendredi un
pont stratégique près de la frontière nigérienne, sur une des deux routes que
pourraient emprunter les soldats tchadiens venus du Niger.

De leur côté, les chefs d'état-major ouest-africains, réunis samedi en
urgence à Abidjan, ont décidé de "relever" le volume de leurs effectifs promis
au Mali, pour qu'ils atteignent "5.700 hommes".

Jusque-là, l'Afrique de l'Ouest visait le déploiement d'environ 4.000
militaires. Le Tchad a séparément promis plus de 2.000 soldats.

Au total, autour de 2.000 soldats africains sont d'ores et déjà stationnés
au Mali ou au Niger voisin. Leur déploiement est ralenti par de sérieux
problèmes de financement et de logistique pour les pays contributeurs.

bur-thm/sd

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