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Français et Maliens s`emparent de Gao, bastion islamiste dans le Nord du Mali
Publié le dimanche 27 janvier 2013  |  AFP


Les
© AFP par DR
Les soldats marsouins français


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BAMAKO - Les soldats français et maliens ont conquis samedi le bastion islamiste de Gao (nord) et les Etats-Unis ont accepté de ravitailler en vol des avions français, deux développements majeurs dans l`intervention militaire française au Mali qui entrait dimanche dans son 17e jour.

"Les forces maliennes et françaises libèrent Gao", la principale ville du
nord du Mali, a annoncé le ministère français de la Défense dans un
communiqué, précisant que des membres des forces spéciales s`étaient emparés
dans la nuit de l`aéroport et d`un pont stratégique à Gao, à 1.200 km au
nord-est de Bamako.

Paris a précisé que des contingents africains, formés de militaires
nigériens et tchadiens, arrivaient sur zone pour prendre le relais des forces
françaises.

"Les forces françaises et africaines maîtrisent à 100% la ville de Gao. Il
y a une liesse populaire, tout le monde est content", a indiqué une source de
sécurité malienne. Mais de premiers témoignages font aussi état d`actes de
pillage.

"Il n`y a pas de combat à proprement parler" dans la région de Gao, selon
un porte-parole de l`état-major français, "mais sporadiquement, des opérations
de harcèlement avec des éléments terroristes qui ouvrent le feu sur nos
positions après s`être abrités dans des zones urbaines".

L`entourage du ministre de la Défense français Jean-Yves Le Drian a jugé
par ailleurs "plausible" le bilan de quelques centaines de combattants
islamistes tués depuis le début de l`intervention française au Mali donné par
le quotidien français Le Monde, citant des sources militaires.

Les positions des islamistes à Gao ont été à plusieurs reprises pilonnées
par l`aviation française.

Cette dernière devrait bientôt recevoir l`appui d`avions-ravitailleurs
américains, le Pentagone ayant répondu favorablement à une requête de Paris en
ce sens faite il y a plus de deux semaines.

Cette décision, annoncée samedi par le secrétaire américain à la Défense
Léon Panetta à M. Le Drian, marque une montée en puissance de l`implication
des Etats-Unis dans le conflit malien. La veille, le président Barack Obama
avait appelé son homologue français François Hollande pour lui exprimer son
soutien.

L`armée américaine dispose d`une flotte sans équivalent de plus de 400
avions-ravitailleurs KC-135. La France de son côté mobilise déjà une partie
importante de ses 14 avions-ravitailleurs vieillissants pour ses missions
aériennes au Mali.

Washington a jusqu`à présent fourni des gros-porteurs C-17, ainsi qu`un
soutien en matière de renseignement via les satellites et sans doute des
drones.

La ville de Gao était un bastion des islamistes du Mouvement pour l`unicité
et le jihad en Afrique de l`Ouest (Mujao), qui y ont commis de nombreuses
exactions, dont des amputations de personnes accusées de vol.

Refus des "logiques de chantage"


C`est ce groupe qui a dit samedi à l`AFP vouloir négocier la libération
d`un otage français qu`il détient depuis deux mois.

"Le Mujao est prêt à négocier la libération de l`otage Gilberto", a déclaré
Walid Abu Sarhaoui, porte-parole du Mujao, en référence au Français Gilberto
Rodriguez Leal, enlevé en novembre 2012 dans l`ouest du Mali.

Le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault a répondu en refusant "les
logiques de chantage". "La France fera tout pour leur liberté", a-t-il ajouté,
en évoquant les sept otages français au Sahel.

Interrogé pour savoir si cette volonté affichée de négociation était liée à
l`intervention militaire française, le porte-parole du Mujao a simplement
répondu: "Nous voulons négocier. Pour la guerre, entre musulmans, nous pouvons
nous comprendre", sans autre précision.

Une déclaration qui peut être interprétée comme une ouverture pour des
négociations avec Bamako et qui survient deux jours après l`annonce d`une
scission au sein d`Ansar Dine (Défenseurs de l`islam), un autre des groupes
islamistes du Nord du Mali.

Parallèlement à la prise de Gao, une colonne de militaires tchadiens et
nigériens, qui étaient stationnés au Niger, faisait route samedi après-midi
vers la frontière malienne, située à une centaine de km au nord.

La France s`est engagée depuis le 11 janvier au côté de ce qui reste de
l`armée malienne, contre les islamistes armés, pilonnant leurs colonnes de
pick-up et leurs bases arrière, afin d`empêcher leur progression vers le sud
et la capitale Bamako.

Les villes de Konna et Douentza (centre) ont été reprises par les soldats
français et maliens.

Une autre colonne franco-malienne, après avoir pris le contrôle de Diabali
(ouest), progresse vers Léré, plus au nord, avec pour objectif la ville-phare
de l`islam en Afrique, Tombouctou, à 900 km au nord-est de Bamako.

Jean-Marc Ayrault a d`ailleurs indiqué que les "troupes françaises et
maliennes" seraient "bientôt près de Tombouctou". Il a aussi répété que la
France "n`avait pas vocation à rester, bien entendu" au Mali.

Les islamistes ont riposté à cette progression en dynamitant vendredi un
pont stratégique près de la frontière nigérienne, sur une des deux routes que
pourraient emprunter les soldats tchadiens venus du Niger.

De leur côté, les chefs d`état-major ouest-africains, réunis samedi en
urgence à Abidjan, ont décidé de "relever" le volume de leurs effectifs promis
au Mali, pour qu`ils atteignent "5.700 hommes".

Jusque-là, l`Afrique de l`Ouest visait le déploiement d`environ 4.000
militaires. Le Tchad a séparément promis plus de 2.000 soldats.

Au total, autour de 2.000 soldats africains sont d`ores et déjà stationnés
au Mali ou au Niger voisin. Leur déploiement est ralenti par de sérieux
problèmes de financement et de logistique pour les pays contributeurs.
bur-thm/sd/et/jr

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