En laissant les manifestants atteindre Koulouba, défoncer le bureau et blesser le chef de l’Etat de la transition, les ministres de la Sécurité intérieure et de la Protection civile (le général de brigade Tiéfing Konaté) et de la Défense et des Anciens combattants (le colonel-major Yamoussa Camara) se sont rendus coupables de « non-assistance en personne en danger » et surtout de manquement à leur « mission ».
A défaut de démissionner, ils devraient être démis de leurs fonctions. Du côté de l’Assemblée nationale, certains députés envisagent une interpellation des deux ministres dont la responsabilité est totalement engagée dans les événements malheureux de lundi dernier.
Crise politique :
Que va décider Dioncounda ?
A nouveau englué dans la crise, le futur du Mali dépend des leaders de ses institutions. Tout dépendra déjà du choix de Dioncounda Traoré : après son agression, il se pose sans aucun doute des questions sur son avenir. Et s’il décide de rester à la tête du Mali pour les 12 mois de transition, il demandera sûrement des garanties pour sa sécurité.
En cas de démission, une possibilité, déjà discutée au moment de la signature de l’accord-cadre début avril, c’est un Mali sans chef d’Etat. Avec un Premier ministre doté des pleins pouvoirs. A suivre également la posture que va prendre le capitaine Amadou Haya Sanogo qui déclarait il y a peu : « Lorsque l’on a été chef de l’Etat, il est difficile d’occuper une autre fonction ».
Enfin, la Cédéao ne va sûrement pas en rester là. Planent sur le Mali des sanctions et la possibilité d’user de la force, non pas pour gérer la crise au nord mais pour sécuriser Bamako et la mise en place de la transition.