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Processus de libération des régions Nord du Mali : Le COREN rejette toute négociation
Publié le lundi 28 janvier 2013  |  Le 22 Septembre


Grande
© aBamako.com par as
Grande marche citoyenne pour la libération du Nord organisée par le FDR-ADPS-COREN-Forces vives du Mali
11 octobre 2012. Bamako.


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Le Collectif des ressortissants du nord était face à la presse samedi dernier et s’est déclaré opposé à toute négociation avec nos frères égarés et favorable à la réconciliation nationale sans impunité. C’était en présence de l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga, de Choguel Kokala Maïga, d’Assarid Ag Imbarkawane, de Me Harouna Toureh et d’Oumar Ibrahima Touré entre autres. Nous vous proposons in extenso la déclaration lue par le Président Malick Alhousseini Maïga.

Malick Alhousseini Maiga, président Coren,

Depuis le 10 janvier 2013, notre pays est en guerre. Officiellement en guerre. En effet, afin de barrer la route aux terroristes qui avaient attaqué la ville de Konna dans leur avancée vers Sévaré, les amis du Mali, la France en tête, ont décidé d’intervenir militairement. Ceux qui plaidaient pour la négociation et qui pensaient qu’elle pouvait résoudre le drame malien se sont rendu compte de la duplicité des assaillants et de la difficulté à les dissocier les uns des autres.
La tournure actuelle des événements réjouit le COREN. En effet, depuis l’invasion et l’occupation des villes et villages du nord de notre pays, il y a un an, par les terroristes du MNLA, d’Ansardine, d’AQMI et du MUJAO, le COREN a toujours plaidé auprès des autorités nationales et de la communauté internationale en faveur de la réponse la plus adaptée et la plus cohérente qui s’imposait, celle qui consiste à faire une guerre sans merci contre les envahisseurs et à mener une lutte farouche contre l’impunité.
Le COREN a déclaré dès les premières heures de l’invasion qu’il était dangereux, voire suicidaire, de faire la distinction entre le MNLA, ANSARDINE, MUJAO, AQMI, Boko Haram et Al-Qaïda. Pour nous, Ressortissants du Nord du Mali, ils constituent la seule et même entité criminelle et terroriste, avec des dénominations différentes et des rôles et missions savamment et préalablement convenus et exécutés. Peu de gens avaient entendu ces appels, parce que n’ayant pas pris ces analyses à leur juste mesure. C’est pourquoi le COREN est heureux de réitérer toute sa reconnaissance au Président de la République du Mali et à son gouvernement, au Président de la République française, au Gouvernement et au peuple français, à la CEDEAO, au Tchad, au Burundi, à l’Union Africaine, à l’Union européenne, à tous ceux qui se mobilisent auprès de notre pays. Le COREN les assure de son soutien.
Le COREN, tout en remerciant les USA, le Royaume Uni, l’Allemagne, le Canada, etc, les exhortent à faire davantage par une présence militaire significative aux côtés des armées françaises, maliennes, tchadiennes, nigériennes, béninoises, togolaises, nigérianes, burkinabé, sénégalaises, guinéennes, burundaises, ghanéennes, ivoiriennes, dans leur juste lutte contre le terrorisme et leur combat au Mali pour la liberté et la démocratie.
Le COREN renouvelle son soutien à l’armée du Mali et lui formule ses voeux de victoire éclatante contre les ennemis d’Allah et du Mali, lesquels ennemis ont en partage le terrorisme. Le COREN invite à nouveau tous les fils et filles du Mali, du nord comme du sud, à faire l’union sacrée derrière notre armée et ses frères d’armes des pays et Etats amis en les accompagnant de bénédictions et d’efforts de guerre soutenus et quotidiens ainsi qu’une vigilance et une veille citoyennes et républicaines.
Le COREN continue toujours de soutenir que les acteurs nationaux du terrorisme ne constituent qu’une infime minorité de la seule et même famille des enfants du Nord du Mali, diversement et fièrement composée de Songhoi, Bella, Arabe, Touareg, Peul, Dogon, Bozo, Bambara, etc. Entre les membres de cette famille, l’ardent désir «du vivre ensemble séculaire» ainsi que l’attachement profond au Mali ne seront jamais rompus. Le COREN en appelle à tous les fils et filles du Mali, chacun dans la mission qu’il accomplit au service de la Nation, à éviter tout amalgame ou stigmatisation contre une ethnie ou une tribu.
Le COREN déplore, dénonce et condamne fermement tout acte fondé sur la stigmatisation ou les règlements de compte dont certains citoyens innocents ont pu être victimes. Le COREN profite de cette occasion pour exhorter les Autorités gouvernementales à donner les informations suffisantes sur le contenu de l’Etat d’urgence et des restrictions qu’il peut engendrer. Le COREN se réjouit de la poursuite par la Cour Pénale Internationale (CPI) des crimes commis au Mali. Il encourage cette institution et l’assure de sa totale disponibilité à oeuvrer pour une identification des auteurs des crimes et une réparation en faveur des victimes.
Le COREN assure la communauté nationale et internationale de son soutien total afin que ceux des enfants du Mali auteurs ou complices du terrorisme, individuellement identifiés et connus quelles que soient leur appartenance ethnique, tribale et leur provenance régionale qu’il soit du Nord comme du Sud de notre pays, répondent de leurs actes. Le COREN encourage la poursuite des opérations militaires pour une récupération rapide de la totalité du territoire du Mali et la purge à jamais du terrorisme au Mali et dans le Monde.
Mais le COREN demeure conscient que le plus dur reste à venir. Il s’agit de la nécessaire réconciliation entre les populations de ces zones occupées. Le vivre ensemble a été malmené car, dans la plupart des cas, les victimes connaissent leurs bourreaux. Le COREN restera donc vigilant afin que cette réconciliation ne se fasse sur fond d’impunité. Il se mobilisera pour unir, rassembler et travailler dans la vérité. Nous entendons des voix s’élever avec insistance, aujourd’hui que la victoire est proche, pour demander la négociation qu’elles avaient refusée durant de longs mois. Le COREN sera intransigeant quant aux manœuvres de ceux-là mêmes qui ont introduit le loup dans la bergerie ou de ceux qui, hier encore, appuyaient sur la gâchette et maniaient la chicotte.
Le COREN demande aux Autorités gouvernementales de décerner un mandat d’arrêt contre eux y compris ceux du Mouvement Islamique de l’Azawad (MIA) nouvellement crée.
L’œuvre de réconciliation mobilisera tout le monde et toutes les bonnes volontés. C’est pour cette raison que le COREN adresse un appel vibrant aux femmes et aux jeunes du Nord comme du Sud du Mali à poursuivre le combat pour un Mali un et indivisible. Ils ont été aux premiers rangs dans la sensibilisation et la mobilisation pour la libération des zones occupées. Ils doivent restés mobiliser jusqu’à la victoire finale.
Nous ne pouvons terminer cette déclaration liminaire sans rendre un vibrant hommage au soldat français Damien Boiteux et à tous les soldats tombés sur le champ de l’honneur et de la dignité. Nous prions pour le repos de leur âme avec la conviction que leur sacrifice ne sera pas vain. Nous souhaitons un prompt rétablissement aux blessés. Dieu bénisse le Mali un et indivisible, avec un peuple, un but, une foi.
Ch. TAKIOU

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