Kidal (Mali) - L’ex-rébellion du nord du Mali a demandé que la libre circulation des biens et des personnes puisse être garantie dans cette région lors d’un Forum à Kidal, bastion rebelle, en l’absence du gouvernement et de ses alliés.
Cette déclaration coïncide avec la publication lundi soir par le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon de son dernier rapport sur le Mali, jugeant "alarmante" la progression de l’insécurité au Mali et pressant le gouvernement de "renforcer la présence de ses forces armées dans le Nord" ainsi que des services publics en général.
Le "Forum pour la réconciliation" qui devait s’ouvrir dimanche à Kidal en présence du gouvernement, des groupes qui le soutiennent, et de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, ex-rébellion), a finalement débuté lundi sans participation de Bamako ou de ses alliés, l’Etat estimant ne pas avoir obtenu les garanties attendues.
"Nous voulons créer un climat d’entente entre les communautés, chose indispensable pour la mise en oeuvre de l’accord de paix" signé en mai-juin 2015 avec le gouvernement et une coalition de groupes armés loyalistes baptisée "la Plateforme", a déclaré lors de son discours d’ouverture un des dirigeants de la CMA, Alghabass Ag Intalla.
Selon ses propos rapportés à l’AFP par des témoins, Alghabass Ag Intalla a salué la contribution financière de l’Etat à la tenue de la rencontre, mais a déploré qu’il y ait "des zones dans l’Azawad (appellation du nord du Mali par la CMA, NDLR) où les populations ont des difficultés réelles pour se mouvoir".
"Ceci doit être rapidement traité par la CMA et la Plateforme pour que la libre circulation des personnes et des biens soit une réalité dans tout l’Azawad", a-t-il ajouté.
La rencontre, qui doit s’achever mercredi, regroupait, selon plusieurs témoins contactés par l’AFP, quelques centaines de personnes, dont un député du sud du pays,Oumar Mariko, du parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (Sadi), qui a salué "une étape nécessaire, extrêmement importante pour enclencher une véritable paix".
"Nous avons demandé le report de la rencontre pour régler des détails importants", a indiqué à l’AFP un ministre sous couvert d’anonymat, dont la présence symbolique à Kidal de l’armée ainsi que du drapeau malien.
"Nous n’allons quand même pas aller à Kidal comme si on allait dans un autre pays, ce n’est pas possible", a-t-il dit.
L’Etat malien est absent de Kidal depuis des années et n’y a pas repris pied depuis des combats en mai 2014 lors d’une visite du Premier ministre de l’époque Moussa Mara, lors desquels les rebelles avaient infligé à l’armée une lourde défaite.
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