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Région de Mopti : Les terroristes assiègent les mosquées avec des discours politiques
Publié le mardi 29 mars 2016  |  Le Tjikan
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© aBamako.com par mouhamar
Visite guidée de sites historiques (patrimoine mondial de l’UNESCO) en collaboration avec l’UNESCO et le Gouvernorat de Tombouctou
Bamako, le 26 août 2014. M. António Guterres, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés a visité ce mardi, des sites historiques (patrimoine mondial de l’UNESCO) à Tombouctou.




Depuis un certain temps, l’on observe une certaine accalmie sur le terrain dans la région de Mopti. Les assaillants semblent s’émousser devant la puissance de feu de nos hommes déployés en grand nombre et avec les moyens à l’appui. La stratégie de maillage mise en place semble fonctionner. Enquête.
L’implication des leaders locaux aux côtés des Autorités a beaucoup contribué à circonscrire le phénomène au point que les insurgés ont de la peine à recruter de nouveaux candidats à la mort. Le système de maillage mis en place et la coopération de la population ont permis de réduire de façon considérable leur mouvement sur le terrain. C’est pourquoi, le constat laisse apparaître que les attaques surprises contre nos hommes ont beaucoup diminué. Au rythme où l’on va, l’on s’achemine vers l’extinction du front peulh. Car, les jeunes qui rêvent de construire une vie meilleure semblent se détourner du projet divin. Du coup, le mouvement est probablement en train de s’étioler, faute de candidats. Devant les difficultés à mobiliser des combattants, le mouvement a changé de stratégie de communication.
Des prêches à connotation politique !
Selon des témoignages recueillis auprès des sources sur le terrain, les leaders du mouvement se sont transportés dans les mosquées pour sensibiliser les fidèles musulmans à adhérer à leur cause. Ainsi à chaque fois que les FAMas sont informées de leur présence, elles organisent des patrouilles pour les cueillir. Mais malheureusement, ils sont dans la plupart des cas informés par des tiers (leurs complices parmi les populations).Du coup, Ils déguerpissent le lieu avant l’arrivée de nos hommes. Selon nos sources, les thèmes développés au cours de séances de prêches qu’ils organisent dans les mosquées sont plus tôt focalisés sur des sujets de politique intérieure, notamment la gouvernance nationale et locale, qu’ils remettent en cause. Comme pour dire que les motivations de ces individus sont plus politiques que religieuses. A en croire nos sources, ils ne remettent pas en cause la pratique de la religion dans notre pays, encore moins réclamer l’application de la Charia au Mali, mais ceux-ci, indexent ce qu’ils appellent, les perversions de notre Administration, notamment les Gendarmes, les Eaux et Forêts, les Magistrats. Ils ne s’empêchent point d’accuser les autorités administratives locales de passivité devant les supplices et les humiliations que les Hommes de droit et leurs auxiliaires font subir aux populations. Il s’agit des rackets, surtout ceux des agents des Eaux et Forêts, notamment les jours de foires ou au moment des traversées du fleuve. Ceux-ci clament que les pauvres habitants sont dépouillés par les gendarmes. Que c’est inadmissible, le fait que les Eaux et Forêts rançonnent pour une petite branche d’arbre coupée pour donner aux bêtes, ils leur font payer une fortune, qui dépasserait 3000 FCFA. C’est pourquoi, dans leurs prêches ils s’attaquent beaucoup plus aux postes de Gendarmerie et des Eaux et Forêts que les militaires qu’ils qualifient de « Rawando »( chiens en peulh). C’est ce même code qu’ils se passent lorsqu’ils sont informés d’un mouvement quelconque des militaires en leur direction, notamment à la faveur des patrouilles dans les villages, où ils établissent leur quartier général pour animer des séances de manipulation sous le couvert de la religion. En réalité, la religion n’est plus qu’un moyen de communication pour atteindre leur objectif et non une fin en soi. Sinon nos sources rapportent qu’en dépit de la crise certains administrateurs demeurent encore en poste sans être inquiétés.
Il ressort donc de cette petite enquête que leur stratégie consiste plutôt à surfer sur la souffrance de la population locale qui est très remontée contre les Gendarmes, les Eaux et Forêts et les Juges pour mieux les faire adhérer à leur cause cynique.
Un camp d’entrainement en pleine forêt
Selon nos sources, ces éléments du groupe terroriste du centre, majoritairement peuhls sont retranchés dans l’immense forêt de l’arrondissement de Kadial , à quelques kilomètres de Tenenkou, sur l’autre rive du fleuve. Récemment une information provenant d’un médecin chef de cette localité, a permis aux forces armées maliennes, notamment les éléments de la 2ème région militaire de Sevaré, soutenus par la gendarmerie et la police de la région de Mopti d’accentuer les patrouilles. Mais aussi de renforcer la ceinture de sécurité autour des villages environnants de cette forêt. D’ailleurs, les forces de sécurité, notamment la police auraient activé leur poste stratégique de sécurité, appelé le poste de ‘’Baricon Daga’’ sur l’autre berge. Même si les camps d’entrainement de ces terroristes ne sont pas encore identifiés avec précision, le maillage sécuritaire mis en œuvre, selon nos sources, permettra de les contenir cloîtrés dans leur trou de souris.
Il urge donc que le gouvernement procède à des campagnes de sensibilisation pour rassurer les populations afin de couper le cordon qui les lie aux insurgés. Mais aussi, instruire aux agents de sécurité et des Eaux et forêts, l’arrêt de toute forme de racket des populations. Surtout quand il s’agit des femmes devant leurs maris, des hommes devant leurs femmes, leurs enfants et/ou devant les belles-filles ou leur beau-fils, surtout les jours de foires. En adoptant cette stratégie, il y a de forte chance pour le gouvernement de renverser la tendance, a expliqué un interlocuteur. Selon lui, les populations aspirent à la paix. L’influence des insurgés commence à s’étioler de plus en plus. Ils n’ont plus la grande audience comme dans un passé récent. Ils ont juste profité un moment de la colère généralisée, notamment le sentiment d’abandon pour assouvir leur dessein machiavélique. Cela, étant donné que la plupart des insurgés sont des anciens élèves coraniques en rupture de banc ou des anciens bergers en manque d’occupation.
Il y a donc lieu de profiter de ce moment de calme pour développer une bonne stratégie de communication pour mieux expliquer le changement en cours et trouver des moyens afin de s’occuper sainement la jeunesse.
M. A. Diakité
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