Beaucoup de gens vont se recueillir au monument du 26 Mars sans bien regarder le symbole qui est derrière le tableau du grand peintre Ismaël Diabaté. Ce n’est pas pour rien que cette place a été choisie. C’est à ce niveau, après avoir traversé le pont, que les forces de l’ordre ont osé ouvrir le feu sur les femmes de Badalabougou. À l’époque, les murs de clôture de l’INPS étaient courts, les femmes les ont escaladés. C’est à ce niveau que la fille de notre consœur Aïssata Cissé, Ramatoulaye, elle a reçu des balles. Arrivée à Gabriel Touré, elle succomba à ses blessures. Sy Kadiatou Sow est une brave dame, elle mérite tous nos respects. Ce jour, grâce à sa clairvoyance, beaucoup de vies ont été sauvées. Les femmes ont souffert le vendredi noir ; elles ont été les vraies combattantes de la chute de Moussa Traoré. Mais aujourd’hui, ces femmes ont été oubliées. Même dans le CTSP, il n’y avait aucune femme. Après les élections, les femmes ont été oubliées ; aucune décision majeure concernant la vie de la nation n’a été prise en associant les femmes. Elles ont été les combattantes à visage découvert, certes avec certains hommes, mais les femmes et les jeunes ont payé cher pour que la démocratie soit. On se demande souvent si ce n’est pas la malédiction de ces nombreuses femmes tombées sous les balles qui suit la démocratie malienne. Nos mamans nous ont montré la voie pour nous battre, de ne jamais se décourager, de faire face à la répression. Elles ne sont pas limitées à nous parler, elles ont donné leur sang pour que le Mali soit dans l’ère démocratique. Mais nos papas et frères ont décidé autrement. Mais Dieu ne dort pas. La mémoire de nos braves mamans de Badalabougou sera récompensée un jour.