PARIS - Jean-Luc Mélenchon, co-président du Parti de
gauche, a pointé lundi une évolution des buts de guerre de la France au Mali,
et mis en garde contre des problèmes politiques prévisibles dans ce pays.
Interrogé par Europe 1 sur l'offensive française dans la boucle du Niger,
l'eurodéputé a relevé: "les buts de guerre de la France ont évolué à mesure de
la bataille. Au début, il s'agissait de stopper une colonne, puis il a été
question de traquer les islamistes et nous voici partis pour reconquérir tout
le nord du Mali".
"Si nous reprenons le nord Mali - ce que je souhaite, puisque je souhaite
la victoire de nos armées, pas leur défaite, évidemment - nous aurons le
problème suivant: à qui allons-nous remettre le nord Mali ?", a poursuivi
l'ex-candidat à l'Elysée. "Le gouvernement n'est pas légitime puisqu'il est le
résultat d'un coup d'Etat".
Par ailleurs, a observé M. Mélenchon, "avant que les islamistes ne
s'infiltrent, le nord Mali était en état de sécession, dirigé par des Touaregs
qui sont des Berbères". De loin, "c'est une masse confuse d'indigènes
folkloriques, mais vu de près, ce sont des gens en chair et en os qui ont des
revendications historiques", a-t-il observé.
Pour lui, "la première phase, ce sont des élections libres et
démocratiques" au Mali.
"L'Afrique, pour pouvoir se développer, a besoin que l'on cesse avec les
politiques néolibérales, sinon toutes les cinq minutes, il va falloir
réintervenir pour empêcher tel état de s'effondrer", selon le coprésident du
PG.