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Mali: la ville d`Ansongo, près de Gao, attend fébrilement ses "libérateurs"
Publié le lundi 28 janvier 2013  |  AFP




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AYOROU (Niger) - La ville d'Ansongo, dans le nord-est du Mali, attend fébrilement ses "libérateurs", raconte un enseignant qui vient de se réfugier au Niger voisin. La prise aux jihadistes de Gao, à moins de 100 km, par les soldats français et maliens, ne fait que renforcer cet "espoir".

"Tout ce que nous attendons, c'est que nos libérateurs entrent dans Ansongo afin que nous puissions les célébrer, les acclamer. Ce jour sera un grand jour pour nous", déclarait dimanche à l'AFP Djibrilla Bonkaney Maïga, ancien maire
de la commune de Boura, dépendant d'Ansongo, à 80 km au sud de Gao.

Boubou vert et turban blanc, l'enseignant et ex-élu a rejoint le jeudi 24 janvier Ayorou, localité nigérienne proche de la frontière, à 135 km au sud d'Ansongo, après les frappes françaises sur cette ville tenue par les jihadistes du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest
(Mujao), l'un des groupes islamistes du nord du Mali.

"Il y a eu sept frappes de l'aviation française sur Ansongo mercredi dernier. Dès que j'ai vu des avions voler au-dessus de nous la veille, j'ai imaginé ce qui allait se passer. J'ai dit +que Dieu aide les pilotes français à atteindre leurs cibles+", relate ce sexagénaire à la petite barbe blanche.

"Quand les frappes ont commencé dans la nuit, mes enfants se sont mis à se cacher sous les lits et partout où ils pouvaient s'abriter", se souvient-il, assis parmi quelques notables maliens à Ayorou, à 3 km d'un immense camp de réfugiés maliens géré par l'ONU depuis l'an dernier.
"
Tôt le lendemain matin, j'ai vu à terre les locaux de la douane et de nombreux édifices publics abritant les éléments islamistes du Mujao et leur matériel. Tous ont été détruits par les raids français, les dégâts étaient
très importants".

Hébergé par une famille à Ayorou, Djibrilla compte y faire venir ses proches en attendant un retour à la normale à Ansongo.

"Panique" chez les jihadistes

La prise de Gao, la grande ville du Nord malien (1.200 km au nord-est de
Bamako), samedi par les armées française et malienne, où se déploient des
soldats nigériens et tchadiens de la force africaine, lui laisse espérer de
bientôt revenir chez lui "goûter aux délices de la vie".

"Les frappes de Gao et la libération de cette ville suscitent notre espoir
de nous voir purgés de ces terroristes", insiste-t-il. "Quand j'ai vu à la
télévision le maire de Gao descendre de l'avion, en provenance de Bamako où il
s'était réfugié, pour occuper son poste, j'ai eu un grand +ouf+ de
soulagement".

Avant même son départ vers le Niger, l'enseignant avait senti le climat
changer à Ansongo après les frappes. "On sent la panique dans les rangs des
combattants du Mujao", "on les voit réparer leurs véhicules, charger leurs
camions de vivres et quitter la ville". "Seuls quelques éléments armés sont
visibles, mais très discrets".

Toutefois chez les habitants "la peur se lit encore sur les visages, car
nous sommes certains que de nombreux islamistes se cachent encore dans les
maisons, et sont peut-être même prêts à utiliser les civils commes boucliers
humains en cas d'attaques".

La fuite du Mujao, ce serait pour lui la fin de "l'enfer" imposé ces
derniers mois par les jihadistes au nom d'une vision ultra-rigoriste de la
charia (loi islamique).

"Les populations ont subi toutes les sortes d'humiliations imaginables: des
filles violées, des femmes battues pour n'avoir pas porté le voile, des mains
de voleurs présumés coupées", se lamente l'ancien édile.

"La vie s'est arrêtée", soupire-t-il, déplorant aussi la récente "flambée
des prix occasionnée par des pénuries de vivres et la malnutrition chez nos
enfants".

Tandis que des réfugiées maliennes préparent un repas dans la bonne humeur,
il se rassure cependant, sous l'abri de fortune qui le protège du soleil:
"l'heure de la liberté pour le nord du Mali n'est pas tout à fait lointaine".

Lundi matin, selon une source sécuritaire locale, des troupes nigériennes
et maliennes stationnées au Niger sont arrivées à Ayorou, l'un des points de
passage des soldats africains pour le Mali depuis ce week-end.

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