En Afrique de l’Ouest, il y a déjà longtemps que l’émigration est une stratégie commune de subsistance. Des millions de migrants ont quitté le Sahel enclavé (Burkina Faso, Mali et Niger) pour gagner des pays côtiers (Nigeria, Ghana et Côte d’Ivoire notamment, où ces «migrants» constituent environ le quart de la population). La plupart de ces migrants sont saisonniers et temporaires, bien que certains établissent une résidence permanente dans le pays d’accueil. De plus, la migration vers d’autres pays d’Afrique (Afrique du Sud, Gabon, etc.) est elle aussi estimée significative, bien que difficile à quantifier.
La migration depuis l’Afrique de l’Ouest vers des pays de l’OCDE est également non négligeable et remonte au lendemain de l’indépendance. C’est ainsi qu’une proportion étonnante de la population de pays comme le Cap Vert, le Sénégal, le Ghana et le Mali (en particulier la région de Kayes) se trouve à l’étranger. Tout d’abord dirigée vers les anciens pouvoirs coloniaux (Royaume-Uni, France et Portugal), la migration ouest-africaine s’est récemment diversifiée et dirigée vers d’autres pays d’Europe (Pays-Bas, Italie, Espagne, Allemagne) et d’Amérique du Nord (Etats-Unis). En Afrique de l’Ouest, ce sont surtout les jeunes et les hommes adultes qui migrent, bien que les femmes soient de plus en plus concernées.