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Mali: la France, isolée, en voie de réussir son premier pari militaire
Publié le lundi 28 janvier 2013  |  AFP


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© aBamako.com par as
Visite du Président de la République par intérim Dioncounda Traore aux troupes françaises
Bamako Senou. 16/01/2013. Le président de la République rend visite aux troupes françaises en compagnie de l’Ambassadeur de France au Mali Christian Rouyer


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PARIS - La France semble en voie de réussir son premier pari militaire au Mali, avec une reconquête éclair en trois semaines de villes contrôlées jusqu'à présent par des islamistes, en dépit du manque de réactivité de ses alliés européen et américain qui pourrait laisser des traces.

"Les choses se passent comme prévu et ce qui est important c'est que le
Mali, petit à petit, est libéré", a résumé lundi le chef de la diplomatie
française, Laurent Fabius.

Pour faire tomber les villes stratégiques de Gao et Tombouctou, l'armée
française a mis les moyens: avions-bombardiers, hélicoptères, blindés, forces
spéciales... Il n'y a pas eu de réel affrontement et la fuite des islamistes,
maîtres de ces zones depuis l'été, a semblé un peu éperdue comme en témoignent
les armes laissées sur le terrain, dont de redoutés missiles sol-air.

La guerre n'est pas finie et ne le sera jamais sur l'éradication définitive
du terrorisme, mais la progression française, après des débuts difficiles (un
militaire tué, perte d'un hélicoptère), apparaît chaque jour plus confortable,
notamment grâce à un verrouillage médiatique efficace.

Interrogé par la chaîne de télévision France 2 pour savoir si l'armée
française avait décidé d'accélérer le mouvement, Laurent Fabius a répondu par
la négative: "Non, les choses se passent comme le président de la République
(François Hollande) les a définies".

Pour "sa guerre contre le terrorisme", la France a manqué son "rendez-vous"
avec l'Europe de la Défense pour laquelle elle plaide depuis des décennies.
Paris dément être isolé mais l'a été de facto, le seul réel soutien obtenu
ayant été verbal, à l'ONU, en Europe ou aux Etats-Unis.

"Mieux vaut tard que jamais"

Trois semaines après l'ouverture des hostilités sans véritable aide, à
l'exception de quelques avions de transport, le besoin de soutien change de
braquet et les annonces des derniers jours semblent en décalage.

Paris avait réclamé au début du conflit des ravitailleurs pour ses
chasseurs, Washington vient de s'y résoudre après moult hésitations. "Vaut
mieux tard que jamais", ironise Jean-Pierre Maulny, de l'Institut de relations
internationales et stratégiques (Iris).

Aujourd'hui, le besoin va aller croissant en matière de troupes pour
occuper le terrain reconquis à Gao comme à Tombouctou. Pour cela, les troupes
de la force interafricaine commencent à se déployer au Mali, et l'Union
européenne va, à son rythme, engager sa mission de réorganisation de l'armée
malienne planifiée depuis des mois.

Si l'expérience malienne pourrait laisser des traces "conjoncturelles" dans
les relations de la France avec ses alliés, Jean-Pierre Maulny veut croire que
cela ne sera pas "sur le long terme". L'absence de solidarité vient d'une
approche interrogative des partenaires de Paris sur ses objectifs, sur la
relation entre politique et militaire, explique-t-il.

Lorsque Paris décide de quitter prématurément ses alliés en Afghanistan,
cela peut aussi laisser des traces, a jugé récemment un député britannique
afin d'expliquer le peu d'empressement de Londres - et de ses armées - à aider
Paris.

Pour la France, la deuxième phase qui s'ouvre et s'accompagne d'un
processus d'aide politique et financière à Bamako, avec une conférence
internationale prévue cette semaine en Ethiopie, l'enjeu est crucial.

Des troupes africaines de plus en plus nombreuses permettront à
l'ex-puissance coloniale de réduire son dispositif - quelque 3.000 hommes au
Mali actuellement -, et d'apparaître en soutien plutôt qu'en première ligne
comme jusqu'à aujourd'hui.

"Nous ne voulons pas nous enliser", a martelé lundi le chef de la
diplomatie française. "Nous tirons les leçons de toute une série de conflits
et il n'y aura pas d'enlisement", a-t-il insisté, évoquant implicitement
l'Afghanistan.

prh/alc/jlb

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