Après l’attaque du restaurant-bar la Terrasse, celle de l’hôtel Radisson Blu, on a remarqué une amélioration dans les dispositifs devant et dans les hôtels et autres lieux susceptibles d’être ciblés par les terroristes. Avec la récente attaque de l’hôtel Nord-Sud, rien n’est moins sûr, désormais.
L’installation des caméras de surveillance, des grilles de sécurité, des portiques de sécurité et une présence renforcée d’hommes en armes devant les hôtels, des commerces, des restaurants sont devenues la norme sécuritaire à Bamako. Mais, l’attaque de l’hôtel Nord- Sud, le 22 mars dernier a changé la donne.
La nouvelle s’était rependue dans la ville comme une trainée de poudre. Quatre mois après la sanglante incursion de deux terroristes à l’hôtel Radisson Blu le 20 novembre 2015, faisant 22 morts. Le dispositif devant l’établissement hôtelier abritant les soldats de la Mission européenne de formation militaire (EUTM) a été efficace. Un assaillant abattu. Un autre blessé, affirme-t-on, a réussi à prendre la fuite.
Le mal est fait. Cependant. Des coups de feu en plein centre de Bamako. C’est la panique. Ce que l’on croyait, à jamais, proscrire est là. Bien là. Le lendemain, la psychose s’installe dans la ville. Pas seulement dans les quartiers malfamés. Car, la panique s’empare, aussi, de la Cité Administrative de Bamako. Le mardi 22 mars, aucun n’usager n’est autorisé à franchir le portail. Les gendarmes en faction font systématiquement « Halte ! » à tous ceux qui tentent d’y pénétrer. Pourquoi? « L’ordre vient d’en haut », nous lance un gendarme, arme au poing, outillé d’un gilet pare- balles, un casque sur la tête. C’est mercredi, le jour d’après, que le service a, effectivement, repris. Le dispositif de sécurité avait été renforcé. Des hommes supplémentaires en armes filtrent l’entrée de la Cité. Mieux, des grilles de protection sont placées devant chacune des fenêtres dans bâtiments au rez-de-chaussée de chaque immeuble. Comme quoi vaut mieux guérir que prévenir, pardon prévenir que guérir.
Mamadou TOGOLA