Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article




  Sondage


 Autres articles


Comment

Politique

Mali: Français et Maliens aux portes de Tombouctou, manuscrits brûlés par les islamistes
Publié le lundi 28 janvier 2013  |  AFP


Tombouctou:
© Getty Images par DR
Tombouctou: Une partie d`une mosquée dans la ville.
Photo non datée document publié le 1 Juillet 2012. L`un des groupes extrémistes islamistes contrôlant le nord du Mali, a débuté le 30 Juin 2012, de détruire tous les sanctuaires de saints musulmans dans la ville légendaire de Tombouctou.


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

BAMAKO - Les soldats français et maliens ont pris lundi le contrôle des accès et de l`aéroport de la cité mythique de Tombouctou, dans le nord du Mali, où les groupes islamistes armés ont brûlé un bâtiment contenant de précieux manuscrits avant de prendre la fuite.

Les militaires ont opéré une manoeuvre conjointe, terrestre et aérienne,
avec largage de parachutistes, pour contrôler les accès de Tombouctou,
ville-phare de l`islam en Afrique subsaharienne, située à 900 km au nord-est
de Bamako, a précisé à Paris le porte-parole de l`état-major des armées
françaises.

Français et Maliens contrôlent désormais la "Boucle du Niger", entre les
deux principales villes du Nord du Mali, Tombouctou et Gao, au dix-huitième
jour de l`intervention française, selon le colonel Thierry Burkhard.
"Nous contrôlons l`aéroport de Tombouctou. Nous n`avons rencontré aucune
résistance. Il n`y a aucun problème de sécurité en ville", a confirmé à l`AFP
un officier supérieur de l`armée malienne.

Mais les témoignages se multiplient sur la destruction de manuscrits à
Tombouctou, devenue la capitale intellectuelle et spirituelle de l`islam en
Afrique aux XVe et XVIe siècles et une prospère cité caravanière.

"Les troupes françaises et maliennes ne sont pas encore au centre-ville.
Nous avons quelques éléments en ville, peu nombreux. Mais les islamistes ont
fait des dégâts avant de partir. Ils ont brûlé des maisons et des manuscrits",
a assuré un membre d`une unité de reconnaissance de l`armée malienne, entré
dans Tombouctou.

Une source malienne de sécurité a fait état d`un "bâtiment abritant les
manuscrits, brûlé". Ces témoignages ont été confirmés par le maire de
Tombouctou, Halley Ousmane, qui se trouvait à Bamako.

"J`ai eu ce matin mon chargé de communication au téléphone. Ce qui se passe
à Tombouctou est dramatique", a souligné l`élu. "Le centre Ahmed Baba où se
trouvent des manuscrits de valeur a été brûlé par les islamistes. C`est un
véritable crime culturel", a-t-il dénoncé.

Certains des manuscrits de Tombouctou remontent à l`ère pré-islamique.
L`Institut des hautes études et de recherches islamiques Ahmed Baba abrite
entre 60.000 et 100.000 manuscrits, selon le ministère malien de la Culture.
Le maire de Tombouctou a également fait état de la mort d`un habitant,
"brûlé vif" par les islamistes, parce qu`il avait crié "Vive la France".

L`opération sur Tombouctou survient deux jours après la prise, lors d`une
offensive éclair, de Gao, plus importante ville du nord du Mali et un des
bastions des combattants islamistes, à 1.200 km au nord-est de Bamako.
"Les choses se passent comme prévu et ce qui est important c`est que le
Mali, petit à petit, est libéré" des groupes liés à Al-Qaïda qui, en 2012,
avaient transformé sa partie nord en sanctuaire, a souligné lundi le chef de
la diplomatie française, Laurent Fabius.

Regards tournés vers Kidal

La reconquête de Gao avait été précédée d`une opération commando de l`armée
française sur l`aéroport et un pont stratégique. Elle avait été suivie de
l`arrivée, par voie aérienne, de troupes tchadiennes et nigériennes venues de
Niamey pour sécuriser la ville, une opération que l`armée française semble
réticente à mener dans les villes reprises aux groupes islamistes armés.
Des soldats tchadiens et nigériens contrôlaient aussi lundi les villes de
Ménaka et Anderamboukane (nord-est), près de la frontière avec le Niger, selon
des sources militaires régionales.

Plus de 6.000 soldats ouest-africains et tchadiens doivent à terme être
déployés au Mali pour prendre le relais de l`armée française, mais ils
n`arrivent qu`au compte-gouttes et leur déploiement est ralenti par de sérieux
problèmes de financement et de logistique.

Les troupes françaises au sol s`élèvent pour le moment à 2.500 hommes. Mais
un porte-hélicoptères d`assaut français est arrivé lundi à Dakar, débarquant
des centaines d`hommes, des véhicules et du matériel pour l`opération au Mali.
La reconquête du nord du Mali s`accompagne de craintes d`actes de vengeance
contre les islamistes, qui ont commis de nombreux crimes: amputations,
lapidations, exécutions, et à Tombouctou, destruction de nombreux mausolées de
saints musulmans.

L`ONG Human Rights Watch (HRW) a d`ailleurs demandé lundi aux autorités
maliennes de prendre "des mesures immédiates" pour "protéger tous les Maliens
de représailles", évoquant "des risques élevés de tensions inter-ethniques"
dans le Nord, où la rivalité est forte entre communautés arabe et touareg d`un
côté, noire de l`autre.

Après Gao et Tombouctou, les regards se tournent désormais vers Kidal, dans
l`extrême nord-est malien, non loin de la frontière algérienne, la troisième
grande ville du Nord du Mali et fief des islamistes d`Ansar Dine (Défenseurs
de l`islam).

Selon une source de sécurité malienne, les principaux responsables des
groupes armés, Iyad Ag Ghaly, chef d`Ansar Dine et l`Algérien Abou Zeid, l`un
des émirs d`Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), se sont réfugiés dans les
montagnes de Kidal, à 1.500 km de Bamako, où des positions islamistes ont été
bombardées samedi par des avions français.

bur-thm/stb/aub



Articles associés

AFP
Des soldats français et maliens contrôlent les accès de Tombouctou
 

 Commentaires