Lutte contre les violences basées sur le genre : Une initiative de proximité a Konna et Mopti

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Publié le mercredi 30 mars 2016 | L’Essor

© aBamako.com par Androuicha
Lancement d`un projet campagne et sensibilisation sur les violences faites aux femmes et filles
Bamako, le 30 avril 2015 au Centre Awa Keita. L`Observatoire des Droits de l`Enfant et de la Femme (ODEF) a procédé avec l`appui de la MISAHEL au lancement du projet "Campagne d`éducation et de sensibilisation des populations sur les violences spécifiques faites aux femmes et filles et les stratégies d`accompagnement de ces victimes dans les régions de Mopti, Tombouctou et Gao."

L’Association des juristes maliennes (AJM), en collaboration avec le projet Justice prévention et réconciliation «JUPREC» à organisée les 19 et 20 mars, dans les communes de Mopti et Konna, des échanges avec les populations. L’objectif de ces rencontres était de susciter une mobilisation sociale accrue contre les violences basées sur le genre dans le contexte post-crise.
Dans les deux localités, les organisateurs ont, à travers des fora communautaires et des « caravanes d’hommes modèles », relevé le défi de la mobilisation pour passer leurs messages. A Konna, ville martyre, la conférence s’est déroulée dans les locaux de la mairie sous la présidence du maire Sory Diakité. A Mopti, c’est le stade Baréma Bocoum de Mopti qui a accueilli la rencontre dirigée par la présidente régionale de la CAFO, Amina Kanta.

Les conférences ont regroupé autour des initiateurs, les autorités traditionnelles, les leaders religieux, d’association de femmes et de jeunes, les autorités politiques et administratives et les représentant des partenaires au développement.

L’organisation de ces activités qui s’inscrit dans le cadre de la consolidation des acquis des journées d’activisme avait pour objectif de faire un lobbying communautaire à la base auprès des hommes et des femmes en vue d’enclencher et de soutenir une dynamique de plaidoyer pour un changement positif de comportements.

L’initiative s’est aussi attachée à renforcer les capacités des leaders communautaires, des autorités politiques et administratives, des hommes, des femmes et des filles en tant que victimes sur les violences basées sur le genre.

Les conférences ont été animées par Mme Sangaré Maïmouna Traoré, coordinatrice régionale de la clinique juridique de Mopti, et les experts communautaires, Mme Koné Fatoumata N’Tio Diarra, Oumar Barry Sidibé et Daouda Coulibaly.

Les exposés ont établi que malgré la ratification par notre pays des conventions et textes relatifs à la protection des femmes et des filles contre les violences basées sur le genre et la prise en charge des victimes, celles-ci sont encore nombreuses. Elles souffrent de violences dans les familles, les écoles, les lieux de travail. Cette situation a été exacerbée par la crise sécuritaire.

Les experts ont aussi développé des thèmes relatifs aux viols, aux violences domestiques, aux mariages précoces et forcés et à leurs conséquences. Des pratiques qui déshonorent les victimes, bafouent leur dignité, leur autorité et notoriété et rendent, du coup, difficile leur insertion socio-économique.

Pour les initiateurs, le changement de comportement est possible. Et le projet JUPREC fait justement de la sensibilisation pour la réduction des VBG, son credo. En partenariat avec l’AJM et la direction régionale de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, le projet Justice prévention et réconciliation a ainsi intensifié l’information et la sensibilisation.

Pendant deux jours, une caravane appelée « caravane d’hommes modèle » a sillonné Konna et Mopti et animé des conférences. Les caravaniers ont largement expliqué le concept de « la masculinité positive » en faveur des femmes. L’objectif de cet exercice était de sensibiliser les hommes afin qu’ils aident les femmes dans les tâches ménagères.

Les différents intervenants ont reconnu que les violences basées sur le genre constituent un obstacle majeur à l’épanouissement et à l’autonomisation de la femme et de la fille. La lutte contre elles requiert un gros travail d’information et de sensibilisation pour un changement positif de comportement.

D. COULIBALY AMAP-Mopti