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Célébration du 26 mars : L’UNTM prône une rectification courageuse
Publié le mercredi 30 mars 2016  |  L’Essor
L’UNTM
© Autre presse par A.S
L’UNTM lève son mot d’ordre de grève
Bamako, le 28 octobre 2014. Bourse de travail. La centrale syndicale et le gouvernement sont parvenus à un accord mardi tôt le matin (4 heures), entrainant la levée du mot d’ordre de grève pour les 29, 30 et 31 octobre prochains. L`information a été donnée aux journalistes.




Dans le cadre de la célébration du 25è anniversaire de l’avènement de la démocratie dans notre pays, l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) a organisé une conférence débat sur le thème : « le relèvement durable des niveaux de vie et le plein emploi ».
C’était vendredi dernier à la Bourse du travail, sous la présidence de son secrétaire général, Yacouba Katilé. Le thème a été développé par le Pr Abdoulaye Niang, directeur du Centre SENE et membre de la Coordination de veilles citoyenne et stratégique.
En organisant cette rencontre, l’UNTM a entendait écouter d’autres approches de la construction nationale, 25 ans après l’avènement de la IIIème République. Pour Yacouba Katilé, 25 ans d’atermoiement ont obscurci l’horizon d’un Mali fort, prospère, respecté et admiré. Ce quart de siècle passé exige une rectification courageuse, sincère vis-à-vis de la nation, insistera-t-il. Dans le monde du travail, les acquis financiers censés consolider le pouvoir d’achat des producteurs véritables des biens et services, fondent sous le poids du coût de la vie comme du beurre de karité au soleil, a critiqué le secrétaire général de la centrale syndicale.
Le conférencier, Abdoulaye Niang, a abondé dans le même sens en jugeant inadmissible l’écart entre l’indice de croissance économique et celui du développement humain. Une autre cause est notre incapacité de rétention de richesse et d’emploi. Le Pr Abdoulaye Niang a dénoncé aussi la privation de nos concitoyens de leurs propres moyens de subsistance à cause de l’application, sur nos richesses minières, de la doctrine de la découverte des ressources naturelles. Cette théorie confère, ipso facto, un titre de propriété de nos terres aux multinationales. Celles-ci s’emparent donc de 80% des ressources minières qu’elles exploitent sur des terres colonisées.
Le diagnostic posé, le conférencier a prescrit des remèdes qui pourraient, selon lui, relever fortement le niveau de vie en assurant le plein emploi. Primo, il a insisté sur la nécessité de partager le pouvoir entre les classes politique et économique et la société civile. Secundo, il a proposé une gouvernance minière sur la globalisation de partenariat à propriété partagée à un niveau qui permet la paix et la stabilité. Il s’agira ici, explicitera-t-il, d’une répartition des richesses minières profitables à la fois aux ressortissants des régions productrices de minerai et aux entreprises qui exploitent les gisements. Abdoulaye Niang a suggéré à ce propos que les 40% du capital d’investissement reviennent aux multinationales, 45% au Mali et les 15% aux Africains. « Ainsi, le Mali pourra entrer dans le capital social du pétrole nigérian », a-t-il illustré.
Le conférencier prévoit cependant que nos autorités manqueront de courage politique pour entreprendre une telle reforme de peur de s’attirer les foudres des multinationales. Lesquelles useront de tous les moyens pour les en empêcher, a-t-il supposé. Pour arriver à appliquer cette « reforme salvatrice », les citoyens doivent se mobiliser pour soutenir les autorités afin de faire face aux pressions. En même temps, le peuple obligera ses dirigeants à se plier à la volontaire populaire.
Au cours des échanges, Djibrila Maïga, inspecteur des impôts, a expliqué que les sociétés minières versent au trésor public plus de 45% de leurs bénéfices. « L’impôt sur le bénéfice fiscal commercial et industriel est de l’ordre de 30% et la TVA sur le chiffre d’affaire est de 18% », a-t-il détaillé, ajoutant que les montants réels perçus par les autorités ne sont pas déclarés aux populations.
A ce propos, le Pr Niang a objecté qu’en posant ainsi le problème, les sociétés minières cherchent à dissimuler la vérité. Selon lui, ces entreprises capitalistes dissimulent une grande partie de leurs bénéfices dans les paradis fiscaux. Pis, elles feraient de fausses déclarations sur les tonnages de la production. Pour preuve, l’ancien fonctionnaire international avance l’écart énorme entre les informations contenues dans les versions française ou anglaise des rapports annuels publiés par les multinationales.
A la fin des débats, le secrétaire général de l’UNTM a indiqué que « le tournant initial du cinquantenaire de notre démocratie doit être le point de départ de la construction de la démocratie économique et sociale ». Pour lui, le succès de cette nouvelle gouvernance « plantera de façon profonde dans les cœurs et les esprits la morale, les vertus, les règles de fonctionnement, les principes de la démocratie politique qui n’a pas besoin de plus de 200 partis pour être réalité ».
Yacouba Katilé a conclu en invitant toutes les tendances de la classe politique au ressaisissement pour sauver le Mali. Il en a appelé aussi aux associations crédibles de la société civile à plus d’initiative pour plus de travail, de justice sociale et de développement.

C. M. TRAORE
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