Les problèmes d’engorgement de la circulation routière n’ont pas fini de troubler le sommeil des autorités de la capitale et la perspective de l’organisation en janvier 2017 du sommet Afrique-France n’est pas fait pour réduire leur stress. Et pourtant, il semble que la tâche ne relèverait pas de la mission impossible si on en juge par ce qui s’est passé hier matin sur le Boulevard du peuple.
Que s’est-il passé de si incroyable ? Le début d’une opération de libération pacifique de cet axe récalcitrant et super-encombré et de ses voies adjacentes sous la supervision de Modibo Zerbo, adjoint au directeur de régulation de la circulation et des transports urbains, Amadi Gassama Diaby, membre du conseil du district, Dramane Koné, président de la commission de déguerpissement et en présence de plusieurs agents des services techniques de la mairie du district mobilisés pour la cause.
Après de nombreuses rencontres de concertation avec tous les groupes concernés, le maire du district, Adama Sangaré, a pris un arrêté créant une commission de libération du Boulevard du peuple et des voies adjacentes. Celle-ci est composée de transporteurs, de commerçants détaillants et de représentants de l’administration. Cette commission devait mener des actions d’information et de sensibilisation des transporteurs, commerçants, riverains et autres usagers de la route ; veiller à la libération du boulevard et des voies adjacentes et assurer le suivi permanent pour la pérennisation des acquis.
La commission a visiblement bien travaillé, privilégiant une approche de communication et de sensibilisation des commerçants, des transporteurs et des autres usagers. Manifestement, la méthode paie et les arguments ont porté, les principales cibles ayant prêté une oreille attentive à ce qu’on leur disait.
La libération du Boulevard a donc débuté dans le calme, sans aucun élément de forces de l’ordre (policiers, gendarmes ou gardes). Le spectacle n’a pas manqué de stupéfier tous les habitués des opérations similaires, menées par le passé dans un climat d’émeute au parfum … de gaz lacrymogène.
Malgré la bonne volonté des uns et des autres, la fluidité ne s’est pas réinstallée en un claquement de doigts. Les encombrements ont persisté sous l’effet du problème posé par le stationnement des voitures particulières et des véhicules de transport en commun (sotramas, taxis, duruni, etc) et la forte densité des piétons par endroits.
Ces difficultés prévisibles n’ont pas perturbé la bonne volonté générale, ni entravé sérieusement la bonne exécution de l’opération de désengorgement. Tant et si bien qu’une fluidité relative a repris timidement ses droits sur cet axe presque incontournable mais dont la fréquentation n’est pas une sinécure. Si les bonnes dispositions perdurent, on y roulera de mieux en mieux.
M. SIDIBE