ROME - L'Italie a finalement renoncé à envoyer trois avions au Mali en soutien logistique à l'opération en cours pour une durée de deux à trois mois, en raison de l'absence d'un accord des principaux partis, a indiqué lundi le chef du gouvernement Mario Monti.
"Etant donné que le gouvernement est démissionnaire, j'ai demandé aux
secrétaires des trois partis de la majorité de se prononcer sur ce sujet mais
nous n'avons pas reçu un soutien permettant d'espérer obtenir une décision du
Parlement" positive, a dit M. Monti lors d'une émission à la télévision La7.
Le Parlement italien est dissous en vue des législatives des 24 et 25
février mais la Chambre des députés italienne a voté il y a six jours à la
demande du gouvernement un "ordre du jour". Ce texte, qui n'est pas
juridiquement contraignant, autorise le gouvernement à envoyer "trois
appareils pour le soutien logistique au transport de personnels et
d'équipements au Mali".
Le chef de la diplomatie italienne Giulio Terzi a souligné "le fort
soutien" sur le plan diplomatique à l'opération française au Mali, regrettant
que "les conditions de politique intérieure" ne permettent pas également un
soutien logistique.
Il n'était pas clair dans l'immédiat si les propos de M. Monti visaient
uniquement les trois avions ou également un groupe de 15 à 24 instructeurs
italiens dans le cadre de la mission européenne de formation de l'armée
malienne.
Lapo Pistelli, responsable pour la politique étrangère du Parti démocrate
(PD, gauche), une des trois formations qui soutenait le gouvernement de Mario
Monti, a demandé à ce dernier de "clarifier" ses propos, rappelant le soutien
"prudent mais net" de son parti concernant l'envoi de trois avions.