ADDIS ABEBA - Le budget du déploiement de la force africaine au Mali s'élève à 460 millions de dollars, selon un projet de déclaration des chefs d'Etat de l'Union africaine (UA) réunis en sommet à Addis Abeba, publié à la veille d'une conférence des donateurs pour le Mali.
L'UA va financer pour la première fois une opération de maintien de la paix
et débloquer, selon ce document, 45 millions de dollars pour financer le
déploiement de cette force, appelée Mission internationale de soutien au Mali
(Misma), et 5 millions de dollars pour la restructuration de l'armée malienne.
"Pour la première fois dans l'histoire de l'Union africaine, son budget
sera utilisé pour soutenir une opération de maintien de la paix", s'est réjoui
le commissaire à la Paix et la Sécurité, Ramtane Lamamra, lors d'une
conférence de presse.
La moitié de cette somme est immédiatement disponible et les 25 millions
restants seront apportés sous forme de contributions obligatoires des
Etats-membres, sur la base du "barème de leurs contribution au budget
ordinaire", a expliqué M. Lamamra à l'AFP.
Par ailleurs, l'UA "demande instamment" à ses Etats-membres d'apporter
leurs propres "contributions, financières, logistiques et tout autre soutien
en nature à la Misma et aux Forces de défense et de sécurité maliennes".
Les besoins financiers pour la restructuration des forces maliennes n'ont
pas été rendu publics. Des diplomates estimaient ces derniers jours à 700
millions de dollars le besoin total en financement de la Misma et de l'armée
malienne.
Le manque de ressources financières et logistiques handicapent sérieusement
le déploiement de la Misma, mise sur pied depuis plusieurs mois par la
Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) pour venir en
aide aux forces maliennes face aux groupes islamistes armés qui ont pris le
contrôle de la moitié nord du pays mi-2012.
Seuls 2.000 soldats africains au total ont pour l'heure été acheminés au
Mali ou au Niger voisin. La France a envoyé en urgence depuis mi-janvier 2.500
soldats pour repousser une offensive des groupes islamistes en direction de
Bamako.