A Ségou dit-on, toute promesse mirobolante n’est forcément suivie d’effet. En clair, ici, il y a beaucoup plus de vœux pieux que de faits concrets. Aussi, l’arbre cache la forêt dans cette contrée. La preuve !
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Cinq mois après la pose de la première pierre de ce qui devrait l’une des grandes réalisations de Son Excellence Monsieur Ibrahim Boubacar KEITA, Président de la République, à savoir l’autoroute Bamako-Koulikoro, rien de tangible n’a encore été réalisé.
C’est en effet le 31 Octobre 2015 qu’a été posée la fameuse première pierre désormais livrée aux intempéries. Pauvre pierre ! Mais pourquoi ce retard voire ce risque d’annulation dudit projet ?
Il nous revient que les protagonistes, à savoir, le maître d’œuvre et celui d’ouvrage, à savoir l’Etat du Mali et l’entreprise de construction ne soufflent pas encore dans la même trompette. La méfiance serait de mise entre les deux parties.
Les raisons
Signalons que le projet initial dont les premières études ont été réalisées en 2007, porte sur la construction de deux (02) fois deux (02) voies de la route ainsi que la construction du pont de Kayo sur le Fleuve Niger à Koulikoro et ses routes d’accès. L’autoroute en question doit relier la Route nationale N°6 (Bamako-Ségou) à la Route nationale N°27 (Bamako-Koulikoro).
Il s’agit, en somme, d’un vieux projet. Soit dit en passant, déjà en 2010, l’étude relative à l’avant-projet du Pont était acquise et le dossier relatif à l’étude de la construction des deux fois deux voies avait fait objet d’un appel d’offre provisoire. Mais bien entendu, l’Etat reste une continuité. Et il revient aujourd’hui à IBK le finir le job au-delà, des clivages politiques. Passons donc !
Le marché a été initialement attribué à l’entreprise SATOM. Et cette dernière joue en ce moment la carte de la méfiance. Ce, au regard des zones d’ombre qui entourent le projet. Invitée à préfinancer les activités, l’entreprise en question s’est montrée réticente. Ses responsables que nous avions tenté de joindre ne se sont pas montrés très coopératifs. Ils ne sont pas blâmables.
Les discordances qui fâchent
A la faveur de la cérémonie de pose de la première pierre, le ministre de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement, Mamadou Hachim Koumaré a livré les caractéristiques financières du projet.
D’une longueur de moins de 60 Km, a-t-il dit, les deux (02) fois deux (02) voies couteront 49 milliards FCFA supportés à hauteur de 1,15 % par le budget national, 9,45 % par la BOAD et 89,40% par les banques commerciales.
Quant au Pont de Kayo et ses démembrements, ils ont été estimés à 36 milliards FCFA, dont 1,15% de la part de l’Etat malien, 8,4% de la BOAD et 90,45% par des banques. Au total, le projet coûtera donc 85 milliards de nos francs. Retenez que les deux fois (02) deux (02) voies coûtent à elles-seules 49 milliards F CFA que l’entreprise est appelée à préfinancer.
Il se trouve que dans les premières estimations (2010), la réalisation du Pont de Kayo a été évaluée à 20 contre aujourd’hui 37 milliards; et la route, à environ 10 milliards contre 49 à l’heure actuelle. Il existe donc un gap d’environ 37 milliards entre le projet initial de 2010 et celui d’aujourd’hui relatif à la réalisation de la route. Et dire que la dimension de l’infrastructure a été revue à la baisse. En somme, selon nos sources généralement bien informées, il n’est plus question de deux fois (02) deux (02) voies ; mais de deux (2) voies soit un (1) aller et un (1) retour. Ce ne sont d’ailleurs pas les riverains de la route en question qui nous démentiront. Des propriétaires de maisons devant être initialement détruites pour cause d’utilité publique ont été d’ores et déjà été rassurés.
En clair, ce sont deux voies soit un (01) aller et (01) retour d’une longueur de moins de 60 kilomètres, qui sont estimées à 49 milliards F CFA. Signalons que la route nationale Bamako – Ségou initialement prévue pour un (01) aller et (01) sur une distance de 240 kilomètres était évaluée, à l’origine, à 34 milliards F CFA. Récapitulons : Bamako-Koulikoro soit 60 Km de route coûte 49 milliards contre Bamako – Ségou soit 240 Km pour 34 milliards ! Il paraît que comparaison n’est pas raison, mais là…
Serait-ce au regard de cette arithmétique douteuse que la société SATOM a pris du recul ? Elle ne s’est, en tout cas pas engagée à préfinancer les travaux.
Il nous revient, en tout état de cause, que suite à cette réticence, l’Etat malien s’est tourné vers la Chine laquelle, non plus, n’a à présent, donné une suite favorable à sa requête. Des arriérées impayées seraient passées par là.
L’on constate, en définitive, que six après le lancement officiel des travaux par le président de la République en personne, que les activités à proprement parler peine à démarrer. Un fait de nature à discréditer les plus hautes autorités du pays.
B.S. Diarra