Dans une correspondance adressée au Directeur Général de l’hôpital du Point G, le Président de la commission de suivi des recettes et du contrôle des Gardes fait état de prestations réalisées non recouvrées d’un montant de 2.750.000 FCFA à 3 750 000 FCFA. Ces montants ne sont ni dans le livre comptable de l’hôpital, ni connus de l’agent comptable.
Dans la plainte adressée par le collectif du personnel de la néphrologie de l’hôpital du Point G à la commission de suivi des recettes et du contrôle des Gardes, un certain Daouda Bathily, un malien vivant en France, a fait des séances de dialyse à l’unité Gambro d’août à novembre 2015 sans payer les frais conformément à la procédure financière. De quoi s’agit-il ? Le rapport de la commission de suivi des recettes et du contrôle des Gardes en date du 8 mars 2016 dont “Le Challenger” a pu obtenir une copie, donne de larges éclaircissements sur cette pratique qui sèvre nos hôpitaux d’une manne financière indispensable à leur épanouissement.
Les relevés du registre concernant Daouda Bathily font ressortir un total de 22 séances de dialyse dont le coût est de 2 750 000 FCFA à raison de 125 000 par séance. La dernière facture délivrée par le technicien d’informatique, Souleymane Samaké, fait part de 30 séances de dialyse soit un montant de 3 750 000 FCFA. Ces montants ne sont ni dans le livre comptable de l’hôpital ni connus de l’agent comptable. Et c’est seulement la somme de 250 000 FCFA qui a été versée à la caisse de l’hôpital suivant l’identifiant fourni par Souleymane Samaké.
Selon le rapport de la commission, le technicien de santé, Moussa Guindo, Major de l’unité Gambro et l’informaticien Souleymane Samaké ont outrepassé leurs prérogatives. Le premier a accepté de réaliser des actes sans respecter la procédure en vigueur. Et le second a délivré des factures comme preuves de paiement au profit d’un tiers sans en avoir la qualité.
Le rapport retient que Moussa Guindo s’est rendu responsable du non-paiement des frais dus et Souleymane Samaké affirme avoir délivré la facture sans connaître le patient Bathily et sans percevoir d’argent. Contacté par les auteurs du rapport, le patient Bathily n’a pas voulu se prononcer. Il a été recommandé à l’hôpital de saisir l’assurance du patient pour recouvrer la somme due.
Ces pratiques sont monnaies courantes dans nos établissements hospitaliers et constituent des freins à l’émergence d’un système de santé performant et efficace.
C . Doumbia