Attendu pour être l’arbre à palabres sous lequel devait s’assoir le gouvernement, la Plateforme, la CMA, avec l’accompagnement de la communauté internationale afin d’élaborer les meilleures stratégies pour la mise en œuvre de l’accord de paix et de réconciliation, le Forum de Kidal n’aura finalement accouché que d’une souris. Boycotté par la plateforme ou groupes armés pro Bamako et le Gouvernement, la CMA a tenu seule son forum qui n’a mobilisé que ses partisans. Aussi, les résolutions issues d’un tel conclave engageront-elles le gouvernement du Mali ? Comme une malédiction qui s’abat sur le Mali, la mise en œuvre de l’accord n’a jusqu’ici pas connu une avancée significative. Nous avons même l’impression de faire un pas en avant et trois pas en arrière. A qui la faute ? A l’Etat malien sans nul doute. La première responsabilité de cette situation de ni paix, ni guerre incombe au gouvernement qui n’arrive toujours pas à avoir une vision partagée aussi claire et à convaincre tous les groupes armés d’intégrer le processus. Ensuite à la communauté internationale qui empêche un Etat souverain comme le Mali de pouvoir disposer de l’entièreté de son territoire et de privilégier une infime minorité blanche au détriment de la grande majorité noire. Et enfin, aux groupes armés qui composent la CMA, dont le seul objectif est la partition du Mali. Ils ne s’en cachent même plus ils veulent une large autonomie pour disposer des immenses richesses du nord avec la complicité de la France qui n’a jamais renoncé à Kidal et qui souffre d’avoir été chassée comme un malpropre par le Père de la Nation d’évacuer ses bases militaires du Mali. A quand alors la fin de l’humiliation du Mali par la petite minorité blanche arabo-touarègue ? Quel est le rôle joué par la MINUSMA et les forces Barkhane pour une participation inclusive de toutes les parties au forum de Kidal ? Selon des sources concordantes, les différents groupes armés participants ont tous érigé leurs drapeaux sans celui de l’Etat Malien. Ce geste d’affront et de violation de la souveraineté nationale interpelle plus d’un patriote et met en cause la sincérité de la communauté internationale avec au premier rang la France, d’aider le Mali à résoudre sa sempiternelle crise au septentrion. Que dire de la présence de l’honorable Mariko ? Comment ce combattant du Mouvement démocratique, a-t-il pu s’accommoder de l’absence du drapeau malien sur une partie du territoire en tant qu’élu national ? Rendra-t-il compte à la nation de son geste qui donne aujourd’hui sujet à polémique étant entendu que le Gouvernement et la plateforme n’y ont pas participé. Le bureau de l’Assemblée doit entendre l’honorable Mariko pour avoir participé à un tel forum où le gouvernement du Mali fut déclaré « persona non gratta ». L’honorable y a-t-il arboré son macaron de député national ? Toutes ces questions valent leur pesant d’or car l’honorable Mariko était la seule personnalité représentative de l’Etat Malien. Que cache une telle entente ?
Youssouf Sissoko