Si les produits pétroliers ont une odeur caractéristique qui les rend indiscrets, c’est tout le contraire des performances réalisées par le Gouvernement en matière de politique d’approvisionnement du Mali en produits pétroliers. Mais même si cela ne titille pas les narines, cela agrémente considérablement le quotidien des populations, avec des produits de qualité, toujours disponibles et surtout avec un prix à la pompe qui connaît une baisse régulière depuis le mois de juillet de l’année dernière.
Comme nous l’écrivions dans notre édition précédente, s’il y a un domaine dans lequel nos autorités sont en train de déployer des efforts hautement appréciables, c’est bien en matière d’approvisionnement du pays en produits pétroliers car non seulement des dispositions sont prises pour assurer des produits de qualité, mais un mécanisme mis en place permet de faire évoluer les prix à la pompe de sorte que le Mali se retrouve avec les plus bas prix à la pompe des carburants dans la sous-région. En effet, la politique de prix à la pompe des carburants appliquée au Mali est de plus en plus scrutée par des voisins de la sous-région qui ne cessent de la citer en exemple dans les débats et autres discussions sur les prix des produits de première nécessité. C’est le cas d’un pays voisin où on s’étonne que malgré ses installations portuaires où d’ailleurs transitent une bonne partie de l’approvisionnement du mali en produits pétroliers, les prix aux consommateurs y restent très élevés comparés à ceux pratiqués dans notre pays.
C’est pour dire que des efforts louables sont en train d’être déployés par nos autorités publiques pour procéder, à chaque fois que de besoin, à un réajustement des prix en tenant compte de l’évolution des cours mondiaux tout en préservant les intérêts des populations. Ce qui n’est pas le cas dans nombre de pays africains où les consommateurs n’ont jamais bénéficié de la baisse des cours mondiaux du pétrole qui ont été en un moment donné à un niveau historiquement bas.
Pour parvenir à ces performances, il a fallu de la volonté politique et un engagement à satisfaire la demande sociale au sujet de laquelle le prix à la pompe des produits pétroliers constitue un élément important. En effet, on a vu que dans certains pays voisins du Mali, le carburant coûte cher parce que tout simplement les Etats concernés appliquent un système de taxation qui renchérit le coût qui est répercuté sur le prix à la pompe. Même en période de chute libre des cours mondiaux, ces Etats n’ont pas desserré l’étau.
Au contraire, leurs autorités publiques se frottaient les mains, trouvant dans cette baisse des cours mondiaux une aubaine pour remplir leurs caisses sur le dos de leurs populations. C’est la preuve qu’il y a le souci, chez nos autorités, de faire profiter aux Maliens de la baisse des cours du pétrole brut liée à l’excédent de l’offre mondiale. Mais la baisse progressive des prix à la pompe ne pouvait être possible que grâce à une volonté politique traduite par le mécanisme de suivi et de contrôle mis en place à travers la Commission nationale.
L’Office national des produits pétroliers (Onap) en assure le secrétariat et met à sa disposition tous les instruments d’appréciation sur l’évolution du marché international et national. Raison pour laquelle, les prix à la pompe ont connu une baisse progressive de juillet 2015 à mars 2016, avec un cumul enregistré de moins 84 Fcfa sur le prix du litre de supercarburant et 78 Fcfa pour le litre de gasoil. Une comparaison avec les prix appliqués dans la sous-région, affiche que seule la Côte d’Ivoire -pays producteur de pétrole- applique des prix à la pompe moins chers que ceux du Mali. En Côte d’Ivoire le litre de supercarburant est proposé à 570 Fcfa contre 675 Fcfa pour le Mali et le gasoil à 570 Fcfa contre 582 Fcfa au Mali.
A.N