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Insécurité alimentaire aigüe: La crise alimentaire frappe 240 000 Maliens et plus d’un million autre menacés
Publié le lundi 4 avril 2016  |  Le Républicain
L’ex-ministre
© Autre presse par DR
L’ex-ministre de la santé Oumar Ibrahim Touré du mali




Les résultats de l’analyse de la situation de l’insécurité alimentaire aigüe révèlent que la population malienne en phase crise, voire pire, est d’environ 241 000 personnes, soit à peu près 13% de la population du pays. Ces données ont été annoncées lors de la restitution de l’évaluation de la situation alimentaire à Bamako, le 1 avril 2016. Toutefois, la situation alimentaire est bonne dans l’ensemble en raison d’une bonne pluviométrie en 2015.

En outre, plus d’un million (1 855 050) de personnes sont sous pression, soit 10% de la population. Ce qui signifie qu’actuellement, c’est une importante partie des citoyens qui vit sous la menace d’une insécurité alimentaire accrue si rien n’est fait pour les aider. Pire, seize millions (16 247 293) de personnes vivent en phase minimal d’insécurité alimentaire à travers le pays.

Pourtant, Mary Diallo, le coordinateur national du Système d’alerte précoce (SAP) a expliqué que les disponibilités alimentaires sont bonnes globalement grâce à la bonne production agricole consécutive à la bonne pluviométrie de 2015. Les résultats de la campagne agricole qui vient de s’achever sont estimés à plus de huit millions (8 054 896) de tonnes soit une hausse de 27% par rapport à la moyenne des cinq dernières années, avec un excédent commercialisable de 1 635 000 tonnes en moyenne.

Toutefois, selon Mary Diallo, des poches de sécheresse ainsi que des cas d’inondations ont été signalés à travers le territoire national. « La crue a été globalement bonne dans le pays même si elle n’a pas permis l’inondation de certains lacs et mares. L’évolution des cultures de contre-saison (maraîchage, cultures irriguées et de décrue) est moyenne à bonne à travers le pays excepté dans le Système Faguibine», a-t-il déclaré.

Les résultats de l’analyse de la situation alimentaire montrent également que le disponible fourrager est bon et nettement meilleur à celui de l’année précédente et à la moyenne. Le problème est que l’insécurité résiduelle continue de limiter l’accès à certains pâturages des zones exondées des régions de Gao, Tombouctou et le nord de celles de Mopti et Ségou.

La consommation alimentaire est globalement acceptable, cependant, l’urgence est à signaler dans certaines localités du pays, notamment dans les cercles de Bourem, Kolokani, Koro, Macina et Tominian. Le défi est à présent d’éviter que la situation puisse se dégrader pendant la période de soudure (entre juin et octobre) dans les zones où la production a été mauvaise et où sévit l’insécurité civile.

En fin, les moyens d’existence des populations se maintiennent bien dans l’ensemble du pays. Mais ils sont affectés par l’insécurité, notamment dans les régions de Tombouctou, Kidal, Gao et le nord et l’Ouest de celle de Mopti où les actes de violence continuent à prospérer.

En attendant que des mesures soient prises par les autorités, Oumar Ibrahim Touré, le ministre commissaire à la sécurité alimentaire, a rappelé que les résultats du cadre harmonisé sont devenus «le cadre de référence pour toutes actions de sécurité alimentaire ». Ainsi, il a affirmé que les résultats restitués par les experts de la SAP devront permettre au gouvernement et à ses partenaires de chercher à alléger les souffrances des populations.

Soumaila T. Diarra
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