Même si les leaders des groupes armés signataires de l’accord, notamment ceux de la CMA, saluent l’adoption du projet de loi portant modification du Code des collectivités territoriales pour la mise en place des autorités intérimaires dans les collectivités du Nord, ils exigent toujours des discussions avec le gouvernement sur “les compétences, les pouvoirs et les modalités des autorités intérimaires”. Comme si le texte n’était pas suffisamment clair.
Et donc, contrairement au ministre de la Décentralisation, qui explique l’adoption du nouveau texte par la nécessité de renforcer la gouvernance locale, les ex-rebelles avancent plutôt leur rejet des autorités à Gao et à Tombouctou. “Nous de la CMA et de la Plateforme ne reconnaissons pas les autorités qui sont installées à Gao, à Tombouctou et ailleurs. Le gouvernement lui aussi ne reconnaît pas les autorités qui sont installées à Kidal, à Ber et toutes les localités contrôlées par la CMA et la Plateforme. Il va falloir harmoniser, trouver un consensus et mettre en place des autorités consensuelles, c’est le choix qu’ont fait la CMA, la Plateforme et le gouvernement. Ce choix va rendre plus fluide la suite de la mise en œuvre de l’accord notamment le retour des services sociaux de base et l’administration”, a déclaré Almou Ag Mohamed, porte-parole de la CMA, au micro de Studio Tamani.
Une telle déclaration n’est pas pour arranger la situation sur le terrain où les élus locaux en place sont déjà vent débout et n’ont pas hésité à proférer des menaces dans une correspondance au président de la République. IBK. Et si la modification du Code n’était rien d’autre qu’une façon d’ouvrir la boite de Pandore ?
DAK