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Le vote au forceps de la loi sur les autorités intérimaires : Un orage qui pourrait annoncer une chute
Publié le lundi 4 avril 2016  |  Infosept
Primature:
© aBamako.com par mouhamar
Primature: La passation de pouvoirs entre le PM sortant Moussa Mara et le PM entrant, Modibo Keita
Bamako, le 09 janvier 2015. La passation de pouvoirs entre le Premier ministre sortant, Moussa Mara et le Premier ministre entrant, Modibo Keita a eu lieu ce vendredi à la Primature.  




Le Premier Modibo Keita était jusqu’ici la caution morale du régime d’IBK. Mais aujourd’hui, tout semble indiquer que son image s’est érodée et est loin d’être celle qu’elle avait été avant le scandale lié à l’attribution des logements sociaux auquel son nom a été mêlé à tort ou à raison où les plus républicains lui en veulent de ne les avoir pas rétrocédés, en sa qualité de chef du Gouvernement. A cette rocambolesque affaire s’ajoutent deux autres plus graves, à savoir le défaut de paiement de cotisation du Mali aux Nations Unies et l’échec récent de son gouvernement à participer au forum dit de réconciliation de Kidal. Les analystes politiques s’accordent aujourd’hui à lui demander de partir pendant qu’il est encore temps. Mais s’il devait à cet âge encore et avec autant de services rendus s’accrocher aux délices du pouvoir, son nom, à jamais dans l’histoire, se verrait terni. Prendra-t-il enfin son courage à deux mains pour faire comme son prédécesseur Oumar Tatam Ly ?

Le vieux sage, le PM Modibo Keita avait la faveur des pronostics à son arrivée pour mettre l’administration au travail et résoudre la sempiternelle crise au nord pour avoir été le représentant spécial du chef de l’Etat aux pourparlers inter maliens d’Alger. Mais plus d‘un an après, le Mali semble encore se trouver à la case départ. Le processus de paix avance à pas de caméléon et l’angoisse s’empare de plus en plus des maliens. L’insécurité au nord s’est transposée au sud et la mal gouvernance ne fait que s’empirer. L’Opposition crie à la partition de fait du Mali surtout après le vote par l’Assemblée Nationale de la loi sur les autorités intérimaires. L’initiative du forum de Kidal, applaudi par tout le monde et qui était censé dissiper tous les malentendus et ouvrir le boulevard pour la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation, n’aura finalement accouché que d’une petite souris. Nos finances publiques auront encore payé le prix fort avec plus de 400 millions de nos maigres ressources, donnés pour enrichir les mêmes minorités au détriment de la grande masse des maliens de plus en plus pauvres. Le premier ministre, qui en définitive endosse tous les coups en sa qualité de Chef du Gouvernement, devrait connaitre ses propres limites. Déjà, elles ont été mises à rude épreuve à la suite du scandale dit des logements sociaux. Beaucoup étaient les maliens qui avaient cru à un piège tendu par des individus jaloux de la place du PM et qui voulaient le salir et en découdre avec lui. Mais, à la surprise générale quand le PM n’eut pas le reflexe républicain et citoyen de rendre ceux dont il n’avait pas besoin, beaucoup de ses concitoyens en ont tiré la conclusion que ce n’était plus le même Modibo. Certains lui ont reprochés un manque de rigueur morale pour n’avoir pas remis ces logements à plus nécessiteux que lui et ses siens. La seconde grosse bourde à lui reprochée fut aussi cette légèreté de son gouvernement dans le retard de paiement des cotisations du Mali à l’ONU qui priva pour une des rares fois notre pays de son droit de vote au conseil de sécurité des Nations Unies. Une humiliation que ne lui pardonne toujours pas les maliens. Le troisième handicap est l’incapacité récurrente de son gouvernement à lutter efficacement contre la corruption et la délinquance financière dont certains de ses ministres en sont les auteurs. Il sera dit un siècle plus tard que le gouvernement d’un certain Modibo Keita a été éclaboussé par des scandales jamais égalés dans l’histoire du Mali. Pour ne pas endosser une telle responsabilité face à l’histoire, lui qui a tant donné à ce pays, devrait se raviser soit à poser des actes hautement courageux, soit à se démettre lui-même comme le fit Oumar Tatam Ly avec brio et à temps.

En définitive, les hommes qui se sont rendus immortels dans l’Histoire, sont ceux qui ont osé marquer leur passage d’actes de bravoure et d’opiniâtreté. L’équation est à présent simple : c’est partir ou chuter.



Youssouf Sissoko
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