Le Syndicat National des commerçants détaillants du Mali a organisé une conférence de presse, ce mercredi 15 mars 2016, à leur siège sis à la zone industrielle. Histoire d’informer l’opinion publique de la fermeture du marché chinois aux opérateurs économiques maliens. A la loupe des responsables syndicaux, cette nouvelle stratégie adoptée par les autorités chinoises consiste à obliger les maliens à s’approvisionner auprès des commerçants chinois installés dans notre pays.
Pour cause,
Si la situation persiste, le Synacodem menace de réagir en faisant des lobbyings pour fermer les marchés maliens aux chinois. Les autorités maliennes sont interpellées.
Cette conférence à l’allure d’un meeting était animée par le président du Synacodem, Cheick Oumar Sacko qui avait à ses cotés son 2ème vice président Bamba Kandji, le 6ème vice président de la CCIM, M. Abdoul Aziz Mariko, le président du FENAMAR, Samba Siby et la présence massive des militants.
Au cours de cette rencontre, le Synacodem a dénoncé la procédure chinoise dont le but est de leur « obliger de s’approvisionner auprès des commerçants chinois installés au Mali ».
Selon les mêmes opérateurs économiques l’argument avancé par les chinois serait d’empêcher les menaces terroristes sur leur sol. Cet argument ne tient pas du coté des responsables syndicaux qui estiment que l’ambition de la chine est de reconquérir totalement le marché malien.
« Les chinois veulent nous fermer économiquement leur porte. Pourquoi ?
Avant pour aller en chine, il faut une lettre d’invitation, une réservation d’hôtel qui venait soit par fax ou par email. Maintenant, ils nous disent qu’ils ne font pas confiance à cette procédure et qu’ils souhaiteraient la présentation des documents originaux. Lorsque nous avons accepté cette application, ils nous disent encore que les lettres originales ne passent pas, donc il nous faut une lettre officielle », a expliqué le président Cheick Oumar Sacko.
Avant d’éclairer les journalistes sur une ‘’lettre officielle’’ qu’exige les chinois. « La lettre officielle ça nécessite quoi? Il faut prendre un avocat en chine qui va faire les démarches administratives là-bas. Et une fois que tu obtiens la fameuse lettre, l’intéressé n’a droit qu’à une seule rentrée pour un mois. Ce temps est insuffisant pour un opérateur malien. Car il a besoin d’une commande de 25 à 30 jours au minimum.
Ensuite, il doit rester pour emballer et contrôler ses marchandises », a-t-il dénoncé. A en croire M. Sacko, ce qui fait qu’un seul voyage ne suffît plus pour les commerçants maliens vers la chine. Puisque ceux-ci sont obligés de retourner moins d’un mois dans son pays pour prendre un autre visa. Aux dires du conférencier, le Mali doit immédiatement trouver une solution à cette difficulté.
Si la situation persiste, le syndicat menace de faire des lobbyings auprès des autorités pour fermer à leur tour la porte aux chinois. Il jure également de mener une campagne de sensibilisation afin de boycotter les produits chinois au Mali. Pour ce faire, une marche est envisageable.
Mountaga DIAKITE