« Didègè » bio-fortifié : une recette locale pour prévenir et traiter la malnutrition aigue modérée

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Publié le lundi 4 avril 2016 | L’Essor

© aBamako.com par I.DIA
Atelier de mise en place des interprofessions céréalières au Mali
Le Conseil National du Patronat du Mali (CNPM) a abrité ce mardi 27 Aoùt 2013, un atelier d`orientation du processus de mise en place des interprofessions céréalières au Mali. Organisé par l`USAID, cet atelier a enregistré la présence de S.E Mary Beth Leonard, ambassadrice des USA au Mali, Baba Berthé, ministre de l`Agriculture du Mali et Tiénan Coulibaly,ministre du Commerce et de l`Industrie du Mali

La fondation Aga Khan a initié un projet dénommé « Equinut/Didègè bio-fortifié » dans le cadre de la lutte contre la malnutrition. Ce projet est une recherche-action qui a effectué le développement et la caractérisation d’un produit alimentaire local appelé « Didègè » et baptisé « Equinut ». La fondation a organisé, la semaine dernière, une rencontre de restitution des résultats de la recherche au Conseil national du patronat (CNPM).
Cette rencontre a réuni des scientifiques spécialistes de la nutrition du Mali et de la sous-région, comme le Pr Abdel Kader Traoré de la Faculté de médecine et d’odontostomatologie (FMOS), Mme Diallo Fatouma Cissé de la Faculté des sciences et de l’Institut d’économie rurale (IER), Ousmane R. Seye du ministère de la Recherche scientifique du Sénégal.

Le chef de projet, le Dr Cheick Bady Diallo, a souligné que cette rencontre de Bamako, après celles de Kita et de Mopti, crée un cadre unique où les représentants des communautés bénéficiaires, les services techniques déconcentrés de l’Etat, les autorités sanitaires nationales, les scientifiques nationaux et de la sous-région et les ONG vont discuter des opportunités nouvelles qu’Equinut offre à la sous-région sahélienne, dans la lutte contre la malnutrition aigue modérée. La malnutrition étant un problème local, ce projet est une solution locale qui a été trouvée à ce problème local, a-t-il expliqué.

Cheick Bady Diallo a expliqué que les chercheurs maliens, en collaboration étroite avec les productrices d’arachides et mères d’enfants, ont découvert que le « Didègè » bio-fortifié ou « Equinut » recèle plus de 400 Kcal/100gr. Cet aliment est désormais utilisé pour traiter les enfants de 6 à 59 mois qui souffrent de malnutrition modérée aigue. Les essais cliniques menés par la FMOS, la Faculté des sciences et l’Institut d’économie rurale (IER) sur le « Didègè-Equinut » à Bamako et dans les cercles de Kita, Mopti et Djenné, ont démontré que dans la prévention et la prise en charge de la malnutrition aigue chez les enfants de 0 à 59 mois, ce produit alimentaire local bio-fortifié est tout aussi efficace que le Plumpy’nut, un produit actuellement importé et distribué dans les Centres de santé communautaires (CSCOM).

Ces résultats scientifiques pertinents, comparables à ceux des produits de référence, ouvrent un nouvel horizon dans la lutte contre la malnutrition, à partir d’un produit alimentaire local dont la recette culinaire est connue et les ingrédients disponibles pour nos communautés. Dans le cadre de ce projet, 100 femmes ont été formées et sont en mesure de confectionner le « Didègè » pour leurs enfants afin de prévenir et guérir la malnutrition.

La fondation Aga Khan (AKF) a pour vocation de trouver des solutions durables à des problèmes de fond comme la pauvreté, la faim, l’analphabétisme et la maladie au sein des communautés vulnérables.

Durables, multisectorielles et participatives, les interventions d’AKF prennent en compte le caractère indissociable des dimensions environnementale, sociale et économique des activités de développement. Elle aide les communautés à identifier leurs priorités en matière de développement rural, éducatif, sanitaire et à se les approprier.

Implanté en 2007, son programme coordonné de développement de la région de Mopti (PDCRM) exécute actuellement 9 projets dans les cercles de Mopti et Djenné, dans les secteurs de la santé, du développement rural, de l’éducation et de la société civile. Le projet est financé par l’Agence française de développement (AFD) et la Fondation Orange au Mali.

F. NAPHO