Dans son rapport trimestriel sur la situation au Mali, le Secrétaire général de l’ONU évoque des cas de violation des droits de l’homme, notamment des faits de tueries, d’exécutions sommaires et de disparitions forcées.
Selon le rapport sur la période allant du 17 décembre 2015 au 18 mars 2016, la situation des droits de l’homme est restée très préoccupante. La MINUSMA a recueilli des informations sur les violations des droits de l’homme commises par les forces de défense et de sécurité maliennes, la CMA, la Plateforme, d’autres groupes armés, des groupes terroristes et extrémistes violents et les forces internationales.
Au total, il a été signalé 34 cas de violation des droits de l’homme et d’atteinte à ces droits, concernant au moins 53 victimes, principalement dans les régions de Kidal, Mopti et Tombouctou (contre 25 cas et 157 victimes dans le précédent rapport), 17 faits de tueries, d’exécutions sommaires et de disparitions forcées, 12 faits de maltraitance, 2 faits de menace de mort et un fait de détention illégale.
Sur la période considérée, la MINUSMA a recensé 265 prisonniers détenus pour des raisons liées au conflit et au terrorisme, dont 4 garçons et 72 personnes arrêtées récemment, dans des centres de détention de l’État partout dans le pays. Parmi eux, 124 avaient été arrêtés après la signature de l’Accord de paix en juin 2015 pour leur participation présumée à des activités liées au terrorisme.
« En février, la CMA a libéré six membres des forces de défense et de sécurité maliennes et, le Gouvernement a libéré neuf personnes, dont un garçon et quatre hommes, associées à la CMA. Toutefois, indique le rapport, la CMA a gardé six combattants de la Plateforme en détention et la Plateforme a gardé un combattant de la CMA. Dans le contexte des opérations de lutte contre le terrorisme, la MINUSMA a établi que 6 des 13 personnes arrêtées ont subi de mauvais traitements infligés par l’armée malienne », indique le rapport. S’agissant de la lutte contre l’impunité, le rapport affirme que les progrès dans la lutte contre l’impunité restent lents.
« Les principaux obstacles aux procédures pénales tenaient notamment au manque de ressources logistiques pour les magistrats, à l’insécurité empêchant les autorités judiciaires de mener des enquêtes efficaces, en particulier dans le nord et à la libération inconditionnelle de certains détenus », peut-on lire dans le rapport.
Daouda T. Konaté