Un pas de plus vient d’être accompli sur la voie de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger. En effet, le parlement malien a adopté, jeudi dernier, le projet de loi portant modification de la loi n° 2012-007 du 7 février 2012, modifiée portant code des collectivités territoriales.
Un pas de plus vient d’être accompli sur la voie de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger. En effet, le parlement malien a adopté, jeudi dernier, le projet de loi portant modification de la loi n° 2012-007 du 7 février 2012, modifiée portant code des collectivités territoriales. Il est à rappeler aussi qu’il s’agit là d’une disposition de l’Accord d’Alger qui prévoit, dans son annexe I, «la mise en place, le cas échéant et au plus tard trois mois après la signature de l’accord, des autorités chargées de l’administration des communes, cercles et régions du Nord durant la période intérimaire». Les amendements introduits à la loi donnent, selon des parlementaires maliens, «la possibilité d’évoluer par rapport aux dispositions actuelles du code des collectivités territoriales liées aux délégations spéciales». En fait, la finalité est de permettre au gouvernement de Bamako de s’atteler aux mesures intérimaires prévues dans l’Accord. D’autant que le retard pris dans sa mise en œuvre ne peut qu’être préjudiciable à la quête partagée d’instaurer de manière pérenne la paix et la sécurité au Mali, et notamment au Nord. Conscient de cette réalité, le SG des Nations unies a exhorté, dans son rapport trimestriel présenté fin mars, «toutes les parties maliennes à accélérer l’application de l’Accord dans son intégralité, en particulier ses dispositions relatives aux questions politiques et aux questions de sécurité qui conditionnent la bonne exécution de toutes les autres dispositions». Il a également estimé que pour ce faire «l’impulsion du gouvernement sera cruciale». De son côté, le chef de la diplomatie algérienne avait appelé récemment «les différents acteurs à aider à concrétiser les promesses de l’Accord d’Alger». Mais il va sans dire que la mise en place des autorités intérimaires ne sera pas une sinécure, tant le retour à la normalité au Mali n’est pas pour arranger les affaires de tous. Mais aujourd’hui, ce pays qui sort de trois années et demie de conflit meurtrier ne peut pas et ne veut pas surtout revenir en arrière. Les Maliens veulent jouir des dividendes de la paix et de la réconciliation consacrées dans l’Accord signé les 15 mai et 20 juin 2015. Mais pour cela, davantage de progrès tangibles doivent être faits en vue d’accélérer la mise en œuvre de l’Accord, à la veille de la tenue de la conférence de réconciliation nationale qui doit avoir lieu en 2016.
N. Kerraz