LA HAYE - Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), la Gambienne Fatou Bensouda, a mis en garde lundi le Mali en raison d'allégations concernant des exactions qui auraient été commises par son armée dans le cadre du conflit qui déchire ce pays et demandé une enquête des autorités maliennes sur le sujet.
"Mon Bureau est informé de ce que les forces armées maliennes auraient commis des exactions dans le centre du Mali ces derniers jours", a déclaré Fatou Bensouda dans un communiqué.
"J'invite les autorités maliennes à mettre immediatement fin aux actes allégués et, en vertu du principe de la complémentarité, à diligenter des enquêtes et poursuites à lencontre des personnes responsables", a ajouté la même source.
Le procureur de la CPI avait annoncé le 16 janvier avoir ouvert une enquête sur des crimes de guerre présumés commis par divers "groupes armés" depuis janvier 2012 au Mali, théâtre d'une rébellion armée depuis un an.
La Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) avait accusé mercredi des soldats de l'armée malienne d'avoir perpétré "une série d'exécutions sommaires" dans l'ouest et le centre du Mali et réclamé la création "immédiate" d'une commission d'enquête indépendante.
"Je rappelle à toutes les parties au conflit en cours au Mali que mon Bureau a compétence pour connaître de tout crime grave commis sur le territoire malien à compter du mois de janvier 2012", a ajouté Mme Bensouda : "toute personne présumée responsable de tels crimes doit faire face à la justice".
Une intervention militaire française a débuté le 11 janvier pour aider les forces armées maliennes à reconquérir le Nord du pays, occupé par des groupes islamistes radicaux depuis dix mois.
Le Mali, qui avait ratifié le Statut de Rome, le traité fondateur de la CPI, dès août 2000, avait déféré à la Cour la situation sur son territoire "depuis le mois de janvier 2012".