WASHINGTON - La diplomatie américaine a rappelé lundi à l'adresse de la France que le conflit au Mali devait aussi se régler politiquement, notamment via des élections, et a répété que les Etats-Unis ne combattraient pas dans cette guerre.
"Les problèmes du Mali doivent trouver une solution qui ne soit pas purement sécuritaire. On doit avoir en parallèle une voie sécuritaire et une voie politique. Le retour à la stabilité au Mali implique de nouvelles élections qui renversent le résultat du coup d'Etat" de mars 2012 à Bamako, a déclaré la porte-parole du département d'Etat, Victoria Nuland.
Le département d'Etat plaide depuis des mois pour une "approche globale" sur le Mali: lutte contre les islamistes armés dans le Nord, retour d'un gouvernement démocratiquement élu d'ici à avril 2013 et règlement du sort des Touareg et de la crise humanitaire.
Mme Nuland a rappelé que la date de ces élections à Bamako restait fixée au mois d'avril. "Nous n'allons évidemment pas prédire si la sécurité sera rétablie d'ici là pour que cela ait lieu, (mais) nous voulons un dialogue national afin que les élections puissent se tenir le plus tôt possible", a insisté la diplomate américaine.
Elle a rappelé aussi que les Etats-Unis avaient répondu aux demandes d'aide
militaire de "notre allié français", en termes de renseignements, de transports de troupes et d'équipements et, depuis samedi, de ravitaillements en vol.
Mais "les militaires américains ne vont pas s'engager dans des opérations
de combat au Mali et nous ne comptons pas impliquer directement des forces
américaines dans des combats sur le terrain", a précisé Mme Nuland.
Le gouvernement de Barack Obama prend garde de ne pas s'impliquer plus
avant dans le conflit malien, Washington préférant pousser l'engagement des
pays de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao).
Vendredi, le président Obama avait exprimé lors d'une conversation
téléphonique son soutien à son homologue français François Hollande qui a
"pris la tête des efforts internationaux pour priver les terroristes d'un
refuge au Mali", selon la Maison Blanche.