De tous les héritages légués, la transparence, la bonne gouvernance, la proximité avec les populations et la collégialité…restent sans nul doute les plus importants que l’ancien maire de la commune IV, Moussa MARA, ait laissé comme traces dans cette circonscription. Autant de principes et d’atouts qui ont fait de la commune IV, l’une des circonscriptions les plus mieux gérées et productives du pays. Et, qui du reste, sont reconnus et fortement appréciés par les populations.
Des acquis en termes de gouvernance, de créativité et d’implication de tous les acteurs qui semblent être relégués aujourd’hui au second plan par son successeur, Siriman Bathily, sur qui pèsent de nombreuses suspicions tant de la part de ses collaborateurs que des habitants de la commune qui ne se sentent plus impliqués et rassurés comme auparavant.
Le témoignage de ce septuagénaire est sans appel. ‘’Même un enfant qui venait de naitre dans la commune était capable de te dire que le maire s’appelait Moussa MARA. Tant ce dernier était actif sur le terrain et impliquait tout le monde dans ses prises de décisions. Mais aujourd’hui, je ne sais même plus qui est le nouveau maire depuis son départ’’.
Un autre habitant, dans son temoignage, s’est plaint de l’arrêt des rencontres régulières d’informations qui se tenaient avec les citoyens. Et qui permettaient aux élus communaux de rendre compte de leurs gestions et de l’utilisation des fonds de la commune. ‘’C’est le flou total depuis l’arrivée du maire Siriman. Tout est fait pour éloigner les populations de la gestion de la commune. Nous ne savons plus, comme c’était le cas auparavant, comment nos fonds sont gérés et nous assistons à des passations douteuses de marché’’ a-t-il ajouté.
Des suspicions qui trouvent une explication rationnelle dans certains agissements du Maire. Notamment le maintien, en violation des règles administratives, de l’agent comptable de la mairie bien que ce dernier étant à la retraite. Un maintien qui pourrait s’expliquer soit par la compétence avérée de ce dernier, soit par l’absence d’expertises pour le remplacer.
Des explications qui ne sauraient tenir la route, en raison des compétences que regorge le service comptable de la mairie et des contrats juteux qui auraient été passés par ce dernier en violation de nombreux principes. Son maintien, selon des sources d’informations, s’expliquerait plus par la volonté du maire de protéger ses propres arrières et/ou de défendre ses intérêts.
A cette situation, s’ajoute la destitution du maire délégué de Djicoroni Para, Moussa Bagayogo, de son statut d’officier d’Etat civil pour avoir initié un projet de mariage collectif au bénéfice de plusieurs ménages. Le maire, prétendant qu’une telle initiative aurait octroyé au maire délégué de Djicoroni une grande popularité et une grande empathie auprès des électeurs, se serait opposé à l’initiative.
Il ira jusqu'à destituer abusivement ce dernier qui, en plus, se présente comme un incontournable adversaire politique. Et en dépit du fait que cette initiative de mariage collectif aurait favorisé l’accès d’une centaine de menages pauvres au certificat de mariage, protégeant du coup des veuves et orphelins le plus souvent confrontés à des soucis administratifs faute de documents légaux.
Sans oublier la construction d’un centre commercial en zone ACI et dont le dossier aurait été traité sans l’aval du conseil communal et en catimini, remettant du coup en question l’intégrité de monsieur le maire dans ce dossier. Ou encore le recrutement de son neveu en tant que conseiller juridique, bien que la mairie disposant d’un cabinet conseils la représentant dans tous les actes juridiques et administratifs.
Autant de situations qui font peser sur la tête du maire Siriman Bathily, comme une épée de Damoclès, de fortes suspicions et de nature à remettre en cause tous les acquis de transparence et de gouvernance jalousement préservés par son prédécesseur.
Approché sur la question, le maire s’est voulu exempt de tout soupçon. Documents à l’appui, il s’est prononcé sur tous les faits qui lui sont reprochés. Concernant le maintien de l’agent comptable de la mairie bien que ce dernier étant à la retraite : le Maire a estimé que les cadres du service comptable ne disposaient pas des compétences requises pour gérer convenablement les affaires financières. D’où le maintien de ce dernier pour une durée de 12 mois. Lesquels seront mis à profit par ce dernier pour former les jeunes cadres actuels.
Au sujet de la destitution du maire délégué de Djicoroni de son Statut d’Officier d’Etat Civil, le maire refuse toute implication ou connotation politique de la décision. Il estime justement avoir agit dans les règles de l’art pour éviter une instrumentalisation de la gestion communale pour des fins politiques et personnelles.
A propos du dossier relatif à la construction du centre commercial de l’Operateur Sory KEMESSO, le maire Siriman estime n’avoir aucunement violé les textes en la matière. Le procès verbal de délibération, portant adoption à l’unanimité du mandat numéro 01-2014/CIV-ACI relatif à la réalisation des projets de construction de marché sur les parcelles numéros 677 et 1382 sises à l’ACI 2000, a été mis à notre disposition pour étayer cette version.
Au sujet du recrutement de son neveu pour les mêmes missions confiées à un cabinet d’avocats par la mairie, le maire estime que ce dernier est compétent et aurait même obtenu son diplôme de Droit avec la mention Assez Bien.
Entre les faits qui sont reprochés au maire par les uns et les autres et sa version des choses…se trouve une évidence : la crise de confiance qui pèse sur le maire Siriman Bathily et la nécessité pour lui de se laver de tout soupçon. Une nécessité plus qu’impérieuse au regard des joutes électorales qui se pointent à l’horizon.
Drissa KANTAO