Les membres du comité de pilotage du programme de formation des formateurs (PFF) ont organisé le vendredi 1er avril 2016, dans la salle A3-2 de la Faculté des sciences et des techniques (FST), une conférence de presse dont l’objectif était de présenter le rapport d’évaluation à mi-parcours dudit programme. C’était en présence du Recteur de l’Université des sciences sociales et de gestion de Bamako (USSGB), Pr Samba Diallo ; du Recteur de l’Université des sciences, des techniques et des technologies de Bamako (USTTB), Pr Adama Diaman Keïta ; du Doyen de la FST, Pr Fana Tangara.
L’insuffisance notoire d’enseignants (tant en nombre qu’en qualité) et le manque d’équipements sont des contraintes majeures pour le développement harmonieux du système universitaire dans notre pays. D’où l’initiation, à l’époque, du programme de formation des formateurs. Il s’étalait sur une période de 10 ans (2007-2017) et visait, à moyen terme, d’assurer la promotion et le renouvèlement des ressources humaines de l’Université de Bamako en mettant en place des dispositifs humains et matériels permettant d’améliorer quantitativement et qualitativement l’encadrement des étudiants. En effet, l’objectif principal de ce programme est d’améliorer la qualité de la formation pour permettre à l’enseignement supérieur d’être apte à devenir acteur stratégique du développement durable.
Si ce programme avait été mis en œuvre effectivement, il aurait contribué indubitablement à mettre en place un dispositif de formation permettant aux universités de disposer d’un corps professoral permanent, hautement qualifié et en nombre suffisant ; de renforcer les capacités d’encadrement des structures universitaires ; de renforcer les capacités de recherche des structures ; d’assurer la promotion et le renouvellement des ressources humaines des Universités de Bamako.
Aussi, pendant ces dix ans, le programme envisageait d’apporter un soutien adéquat (financier, matériel et humain) aux formateurs de 3ème cycle déjà en place dans les différentes structures de l’Université qui manquent d’équipements pour la recherche et la documentation ; de mettre en place progressivement de nouvelles filières de formation (DEA et MASTER) dans les Facultés et à l’ISFRA, dans les filières dans lesquelles les besoins sont importants ; de mettre en place des formations doctorales pouvant accueillir des assistants détenteurs de DEA de moins de 50 ans désirant faire carrière dans l’enseignement supérieur ; de favoriser les échanges académiques et scientifiques ; d’assurer la mobilité des enseignants et des étudiants ; de favoriser la création d’équipes de recherche associées ; et d’impliquer la diaspora malienne à travers le projet TOKTEN (Transfert des connaissances par l’intermédiaire des nationaux expatriés) dans les programmes de recherche universitaire.
Il ressort du rapport d’évaluation à mi-parcours du Programme de formation de formateurs (PFF) un constat amer. Il devait former de 2007 à 2017, 660 enseignants pour un coût global de 18 017 280 000 F Cfa. Vu que l’Etat n’a pu financer qu’à hauteur de 2 378 500 729 F Cfa, le Programme de formation de formateurs (PFF) a enregistré un résultat insatisfaisant.
Environs, 357 assistants ont bénéficié de soutien financier du PFF. De même, de 2008 à nos jours, 155 assistants ont déjà soutenu leur thèse. En plus, 82 Assistants (81 en thèse, 1 en CES) ayant déjà reçu le dernier financement devraient avoir déjà soutenu ou vont soutenir leur thèse ou CES courant 2016 et 40 enseignants ont bénéficié de 2009 à 2012 d’un séjour linguistique de 2 mois au Ghana.
En sus, il est à souligner que, grâce au financement et l’appui des consultants du programme TOKTEN, 31 thèses ont été soutenues (20 à la FST, 1 à l’ENSup et 10 dans les Facultés de droit). Et le fonds Cartes d’Etudiants (CE), de 2008 à 2012, a apporté le soutien à 24 candidats. Sur les 24 candidats financés, 18 candidats ont soutenu leur DEA. Ainsi, sur les 18 bénéficiaires, 17 sont sur le PFF, dont 11 ont passé au concours de la Fonction Publique en 2010, 2011 et 2014. Hélas, selon les conférenciers, depuis 2013 le fonds Cartes d’étudiants n’existe plus.
Cette présentation de l’évaluation a pour objectif de faire le bilan de l’exécution de la période 2008-2014 du Programme de formation des formateurs (PFF) en dégageant les atouts et les contraintes, à travers une analyse de la pertinence, de l’efficacité, de l’efficience, des effets induits et de l’impact du programme sur les structures universitaires.
Les deux communications, présentées par les sieurs Mohamed Chérif Diarra et Sinaly Dembélé, ont prouvé que l’évaluation des programmes et projets d’éducation présente de nombreux avantages. « Ça permet de nous renseigner sur leur pertinence, leur efficience et leur efficacité et offre des raisons valables sur leur continuation, leur expansion ou l’arrêt pur et simple de leur financement s’il est avéré formellement que les fonds injectés dans leur mise en œuvre produisent peu ou pas d’effets significatifs » expliquent-ils.
En conclusion, ils recommandent aux autorités compétentes, notamment les deux ministères de tutelle, de s’engager dans le financement du programme ainsi qu’a son renouvellement.
Seydou Karamoko KONÉ
Source: Le Flambeau