Amnesty International a présenté hier, concomitamment dans 135 pays au monde, son rapport 2015 sur les condamnations à mort et exécutions. Ici, c’est devant la Commission des lois constitutionnelles de l’Assemblée nationale qu’Amnesty International Mali a accompli cet exercice. Le choix du parlement pour lancer le rapport n’est pas fortuit, dira le directeur exécutif de l’organisation. Il s’agit, selon Saloum Dédéou Traoré, de convier les membres de la Commission à remettre sur la table la proposition de loi sur l’abolition de la peine de mort en République du Mali.
Le dossier est sensible comme la présentation du document d’Amnesty l’a confirmé en donnant lieu, hier, à des débats houleux entre abolitionnistes et partisans de la peine de mort, notamment sur le caractère dissuasif de cette sanction extrême. A en croire cependant le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-Moon, cité par le directeur exécutif d’Amnesty Mali qui a présenté le rapport, « personne n’a apporté la preuve que la peine de mort est dissuasive »
Ce rapport fait l’état des condamnations à mort et exécutions entre 2014 et 2015, et distingue deux évolutions contrastées. D’une part, Amnesty international a observé une envolée spectaculaire des exécutions dans le monde en 2015 avec 1 634 personnes mises à mort, soit 573 de plus que l’année précédente. Cette augmentation qui dépasse les 50%, représente la plus élevée de ces 25 dernières années. Et encore, ce chiffre ne tient pas compte des personnes exécutées en Chine où les statistiques sur le sujet sont taboues. Décapitation, pendaison, injection létale et fusillade, sont les modes d’exécution courants utilisés. Le coordinateur juriste d’Amnesty International Mali, Mohamed El Bachir Sangaré, relève à ce propos qu’aucune lapidation n’a eu lieu dans notre pays durant la période étudiée.
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