Le processus de Anefisaurait coûté à l’Etat 150 millions Cfa. Or, nous natifs de Séféto et de Kokofata, notre processus de Bendougouba a coûté bien moins. Eux, les enturbannés étaient de bons voisins avant de devenir des ennemis irréductibles, à force de prendre l’argent des politiciens ou de servir d’éclaireurs à des convois suspects. Or nous, nos deux villages sont brouillés depuis que l’administrateur colonial a préféré installer le camp de garde dans une des localités, négligeant l’autre que KouroukanFouga avait pourtant décrété chef-lieu de toute la zone. Entre nos deux villages, il n’y a eu aucun mariage depuis l’année du houleux match de football où le gardien de but de Kokofata, sur une balle de penalty contrée du pied gauche, a traversé tout le terrain pour aller marquer l’unique but de la partie contre Seféto dont le goal criait au hors-jeu, les mains levées au ciel.
Or, ces enturbannés de l’Adrar eux, ont continué à épouser les uns les ex conjoints ou conjointes des autres. Notre conflit intercommunautaire est donc bien plus sérieux que le leur. Et si l’Etat ne fait rien, les deux villages vont s’auto-décimer.Au lieu d’aller se mêler des crises ne le regardant pas, de surcroît dans des zones qui lui sont interdites sans la permission des femmes et des enfants, qu’il vienne finance notre rencontre à nous. Le temps presse. Il faut parachever le processus de Bendougou. Cent millions Cfa pour chaque village et 50 millions pour rembourser les dépenses de Bendougouba conformément à la jurisprudence. Signé par les autorités intérimaires de Kokofata, Ag Faguimba et de Séféto,
OuldHaganda.
Adam Thiam