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Changements climatiques : la riposte du PRIA
Publié le vendredi 8 avril 2016  |  L’Essor




Le Projet de renforcement de la résilience à l’insécurité alimentaire entend minimiser les impacts des sécheresses et de la famine qui dévastent les populations et entravent les progrès économiques et sociaux d’une décennie de croissance
Le secrétaire général du ministère de l’Agriculture, Daniel Siméon Kéléma, a présidé hier la 2è session du Comité de pilotage du Projet de renforcement de la résilience à l’insécurité alimentaire au Mali (PRIA-Mali). C’était en présence du coordinateur national du PRIA-Mali, le Dr Mody Kanouté, entouré de ses proches collaborateurs, des administrateurs, du représentant de la Banque islamique de développement (BID), Seydou Bagayogo, et des responsables des services techniques.
Le Programme cadre pour le développement de la résilience à l’insécurité alimentaire au Sahel (PDRIAS) a été approuvé par la BID en 2012 au profit de 7 pays membres du Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS) : le Burkina Faso, la Gambie, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Tchad.
Le PRIA-Mali a, lui, été approuvé en 2013 et se déploiera dans les régions de Gao, Kidal, Mopti, Tombouctou, Ségou et Sikasso pour une durée de 5 ans (2015-2019). Le PRIA-Mali entend minimiser les impacts des sécheresses et de la famine qui dévastent les populations et qui entravent les progrès économiques et sociaux d’une décennie de croissance. Il contribuera particulièrement à asseoir les bases d’un mécanisme de financement durable pour le règlement des déficits alimentaires et fourragers, à protéger les moyens de subsistance des ménages les plus vulnérables, à renforcer la résilience des pasteurs, agriculteurs, agro-pasteurs et pêcheurs. Il vise également à renforcer le mécanisme régional de prévision, de gestion et de prévention des crises alimentaires et nutritionnelles.
Cette deuxième session se tient dans un contexte marqué par une situation sécuritaire favorable au retour des populations déplacées et à la reprise des activités socio-économiques dans les zones d’intervention du projet. Les populations les plus vulnérables sont affectées par les crises liées aux effets néfastes des changements climatiques. Ces aspects fragilisent la sécurité alimentaire avec une augmentation du taux de malnutrition et la pauvreté persistante en milieu rural qui conduit à l’exode des jeunes vers les zones jugées plus clémentes.
De ce fait, le secrétaire général du département de l’Agriculture a tenu à préciser la ligne directrice du ministère, à savoir que la sécurité alimentaire constitue la colonne vertébrale de la politique de développement agricole (PDA) du Mali. Donc, l’Etat définit et met en œuvre une politique agricole alimentaire autonome, garantissant une agriculture durable basée sur les productions locales importantes. L’objectif visé est de rendre moins vulnérables les producteurs et productrices agricoles dans la perspective d’une augmentation durable de la production et de la productivité agricoles.

Le PRIA-Mali intervient prioritairement dans les régions de Tombouctou, Gao, Kidal, Ménaka et Taoudénit structurellement déficitaires au plan alimentaire et nutritionnel selon les analyses du Système d’alerte précoce (SAP). Il interviendra également dans les régions de Sikasso et Ségou pour la multiplication des semences améliorées afin de faire face aux besoins en semences de 1000 hectares de zones de bas-fonds et de 50 hectares de périmètres maraîchers qui seront aménagés. Le Sahel occidental, fortement influencé par les effets néfastes du changement climatique et l’insécurité résiduelle, sera aussi visé par des interventions du PRIA, notamment l’appui à l’alimentation humaine et animale.

En 2016, le PRIA s’attellera à répondre aux préoccupations des populations vulnérables en terme d’appui à la reconstitution du cheptel par l’octroi de noyaux de caprins et de camelins aux éleveurs vulnérables qui ont pratiquement tout perdu. Il aidera les agriculteurs à assurer leur approvisionnement en semences céréalières, maraîchères et fourragères pour leur permettre d’entreprendre des activités de production, gage du retour progressif de la paix.
Le projet impulsera aussi la pisciculture communautaire par l’empoissonnement de 80 hectares de plan d’eau grâce à un apport d’un million d’alevins. Ces activités seront engagées grâce à l’appui des structures techniques partenaires des ministères de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche. La participation du département de l’Agriculture à l’effort national de reprise des activités économiques dans les régions du nord du pays est à ce prix et j’y attache du prix, a plaidé le secrétaire général du ministère de l’Agriculture..
Daniel Siméon Kéléma a particulièrement remercié la Banque islamique de développement pour avoir accepté de financer cet important projet afin de permettre à notre pays de faire face aux différentes crises récurrentes. Il a aussi adressé les remerciements du département à tous les autres partenaires techniques et financiers qui aident notre pays à mener une lutte implacable contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, face à l’agressivité inhérente à la variabilité climatique.
Au regard des défis à relever pour le PRIA-Mali, nul doute que les administrateurs approuveront le projet de budget 2016 chiffré à 5,061 milliards Fcfa.

M. COULIBALY
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