Décidemment le Mali sous IBK est loin d’être un havre de paix et de stabilité. Balloté entre scandales et décisions politiques inappropriées, il est aujourd’hui devenu un champ de contestation et de division, toute chose qui fragilise l’Unité et la cohésion entre les filles et fils du pays. En effet, après l’échec cuisant du gouvernement à organiser un forum inclusif entre les différentes parties signataires de l’Accord de Paix et de réconciliation, ce fut le vote le 31 Mars de la controversée loi de modification du code des collectivités territoriales, instituant les autorités intérimaires. Ces deux actions d’une gravité extrême sur le vivre ensemble ont suscité de vives réactions au sein de l’opinion publique nationale et même internationale. D’abord sur la tenue du forum de Kidal, des voix se sont élevées pour dénoncer, non seulement l’absence des autorités et du drapeau malien, mais aussi et surtout le montant exorbitant de 400 millions F CFA censé être donné pour son organisation et qui fait l’objet aujourd’hui de contestation par les acteurs de la CMA. Dans tous les cas de figure c’est l’argent du contribuable malien qui est à chaque fois dépensé pour des futilités. Au même moment les professeurs de l’IUG sont en grève illimitée pour le paiement de leurs arriérés d’heures supplémentaires qui font moins de 200 millions. Les deniers publics doivent-ils être chaque fois dépensés, fussent-ils par la première Institution, sans en rendre compte aux contribuables ? Certaines associations montent déjà au créneau pour exiger une redevabilité publique au gouvernement sur le montant exact et sur l’utilisation qui en a été faite pour un forum unilatéral. La deuxième action qui a provoqué une levée de boucliers est sans nul doute le vote par l’Assemblée Nationale de la controversée loi sur les autorités intérimaires dans les régions du Mali. Aux dires de l’Opposition, cette loi est un pas de géant vers la partition du Mali et par conséquent elle ne sera jamais complice d’une telle machination, c’est pourquoi elle a quitté la salle Modibo Keita au moment du vote. Quand au Collectif des ressortissants des régions du Nord et sa diaspora, ils rejettent avec la dernière énergie cette loi qu’ils considèrent comme « scélérate et anticonstitutionnelle». Voici les faveurs accordées aux groupes armés qu’ils dénoncent dans leur lettre :
1. La réintégration des Rebelles déserteurs dans l'Armée et les Services de Sécurité.
2. Le versement « d'arriérés de salaires » d'un montant de 5 milliards de F CFA.
3. La nomination à des postes de haut niveau dans les services publics sans vérification préalable des compétences requises pour occuper de tels postes.
4. L'octroi de 400 millions de F CFA pour organiser un forum à Kidal auquel le gouvernement n'était pas autorisé à assister.
5. La libération à tour de bras, sans jugement, de la plupart des combattants du MNLA détenus dans les prisons maliennes.
6. Le vote d’une loi inique et anticonstitutionnelle, en vue de faciliter leur insertion politique, par l'instauration d'autorités intérimaires dont la gestion leur sera confiée pour deux ans en application de l'Accord d'Alger. Que reste-il donc pour les autres Maliens ?
Le collectif dit qu’il se battra jusqu'à sa dernière énergie pour que ces autorités intérimaires ne voient pas le jour dans les régions Nord et qu'aucun drapeau autre que celui du Mali n’y flotte.
Youssouf Sissoko