Dans des activités communicationnelles du ministère de la sécurité intérieure et de la protection civile pour éclairer les lanternes des populations sur les missions des structures relevant du département, c’est le directeur général de la gendarmerie qui était à l’honneur, le jeudi, 25 mars dernier, après celui de la police, et de la protection civile. C’est la salle de conférence du dit département qui a servi de cadre à ce point de presse pour expliquer aux hommes de médias les missions de la gendarmerie et les perspectives.
Selon le directeur général de la gendarmerie Colonel major Satigui dit Moro Sidibé, la gendarmerie est une composante des forces armées et de sécurité issue des veines de l’expérience française. «Elle a des missions multiples auxquelles l’Etat fait de son mieux pour la permettre de répondre aux attentes non seulement de l’Etat et des populations en matière de défense opérationnelle du territoire mais également des populations en matière de sécurité publique c’est-à-dire la protection des personnes et de leurs biens», a souligné le colonel major Sidibé. A l’en croire, les missions assignées à la gendarmerie s’échelonne en trois catégories à savoir les missions de police (judiciaire et administrative), les missions de défense (police militaire, défense opérationnelle du territoire, la prévôté et la protection des points sensibles), et les missions diverses (celles de participer au service des tribunaux, transfèrement, exécution des mandats de justice) et exécution des décisions de justice.
Ce n’est un secret pour personne, le rôle que la gendarmerie ait joué à la riposte contre les attaques terroristes, notamment contre le restaurant la terrasse le 7 mars et l’hôtel Byblos de Sévaré le 7 aout 2015, l’hôtel Radisson Blue de Bamako et l’hôtel Nord-sud perpétrées respectivement le vendredi 2015 et le lundi, 21 mars 2016, des séries d’attaques au cours desquelles, les gendarmes étaient nez à nez face aux terroristes. Des prouesses salutaires sur lesquelles le colonel major Sidibé, a été, on ne peut plus clair. «Seul, on ne peut pas tout réussir. Certes, on a capitalisé une somme d’expériences, un professionnalisme à l’action, mais nous l’avons fait avec le concours des autres forces armées et de sécurité dont le déploiement et les appuis ont conduit au couronnement de notre action au succès», a-t-il affirmé.
Dans le cadre de l’exécution des missions régaliennes, dira le colonel major Sidibé, la gendarmerie malienne effectue en permanence des patrouilles à l’intérieur du district de Bamako et dans les périphéries. Et d’ajouter que face à la recrudescence du phénomène terroriste, des missions spécifiques ont été confiées à la gendarmerie notamment le contrôle du pourtour extérieur de l’aéroport assuré par des éléments du PIGN à travers la mise en place d’un check-point conjoint où les usagers et les engins font l’objet de fouilles minutieuses avant l’accès à l’aéroport. A cela s’ajoute l’unité cynophile ayant un rôle considérable à jouer dans le pistage des délinquants.
«En vue de renforcer ses capacités dans la lutte contre le terrorisme, la gendarmerie, avec le concours des experts français, a formé des chiens sur la recherche d’explosifs, de drogues, d’armes et de stupéfiants; ceci constitue une avancée majeure dans le domaine du pistage des délinquants. De plus cette unité cynophile est sollicitée lors d grands rendez-vous pour apporter assistance au niveau de l’accès des bâtiments», a déclaré le colonel major Sidibé avant d’ajouter qu’il est prévu l’érection du PIGN en GISIGN dans le cadre des reformes au sein des forces de sécurité et de défense.
Des régions militaires pour plus de proximité des populations En perspective, précisera le colonel major Sidibé, la gendarmerie a déjà initié des reformes qui sont à l’état de projets validés à l’occasion d’ateliers, d’études et de validation avec les autres composantes des forces armées de défense et de sécurité. «Cela va nous amener à créer des régions de gendarmerie nationale regroupant environ un minimum de deux à trois légions de gendarmerie pour former une région de gendarmerie. Ces groupes d’unité auront leur représentation au niveau de ces régions. Les légions vont comporter des Etats-majors de même que les régions militaires», a-t-il déclaré avant de marteler que «la création des régions militaires permette de mettre en place le relais du commandement central pour faciliter la coordination, décentraliser la gestion et donner plus d’autonomie à l’action des unités sur le terrain.»
L’inébranlable volonté des gendarmes à s’adapter aux circonstances pour remplir leurs missions! Difficile pour les journalistes d’arracher au colonel major Sidibé une bribe d’explications sur les difficultés de la gendarmerie. «En bon militaire, nous nous contentons de ce que l’Etat a pu nous offrir pour donner le meilleur de nous-mêmes en termes de résultats. Malgré les difficultés de notre mission, nous essayons de donner satisfaction avec ce que l’Etat et ses populations nous ont donnés. Depuis l’indépendance jusqu’à ce jour, la gendarmerie a pu s’adapter aux circonstances des lieux et des moments pour remplir ses missions», a-t-il martelé. Sans autant passer par quatre chemins, il a laissé entendre que les difficultés n’ont pas émoussé la volonté de la gendarmerie pour accomplir ses missions régaliennes.
S’agissant de l’évolution de l’enquête sur l’attaque perpétrée contre l’hôtel Nord-Sud, il n’a pas édulcoré la sauce en s’abritant derrière leur vertu de la «Grande muette» tout en insistant de laisser ceux chargés de ce dossier de suivre leur «bon boulot». L’équité genre n’a été pas oubliée. «Le personnel féminin contribue au succès de notre mission. La gendarmerie n’entend pas se laisser dépasser par les autres forces dans ce domaine», a-t-il martelé.
Almoudou M. Bangou