L’Allemagne a des militaires déployés au Mali dans le cadre de la MINUSMA, la mission de l’ONU dans notre pays. C’est dans ce contexte que la ministre allemande de la Défense était en visite au Mali le lundi dernier. Une visite lors de laquelle, elle a rencontré son homologue malien Tièman Hubert Coulibaly à son département avant de se prêter aux questions des journalistes à travers une conférence de presse.
Au cours de cette rencontre avec la presse, la ministre allemande de la Défense, Ursula Vonder Leyen a précisé que comme les autres casques bleus, les troupes de son pays au sein de la mission de l’ONU au Mali n’ont pas vocation à lutter contre les terroristes. « Lutter contre le terrorisme, c’est la tâche et le devoir de la force Barkhane. La Minusma, c’est d’accompagner le processus de paix », a-t-elle précisé.
Pour elle, la lutte contre les terroristes dans le Nord du Mali est donc l’affaire des troupes françaises de l’opération Barkhane. Mais l’Allemagne a décidé de renforcer sa coopération avec la Mali pour un retour à la normale dans le Nord du pays.
Ursula Vonder Leyen a noté que c’est la troisième fois qu’elle effectue une visite dans notre pays avant de rappeler les efforts consentis par l’Allemagne pour soutenir le processus de paix au Mali.
« Le processus de la décentralisation est un maillon essentiel pour promouvoir le développement économique et politique et lutter contre le terrorisme. Notre mission n’est pas seulement de former les Forces Armées Maliennes, mais aussi de les soutenir dans la recherche de la paix. Nous allons également continuer à nous investir sur le plan bilatéral. Nous accompagnons un processus large au Mali qui englobe le volet politique et le développement économique afin d’accompagner la restructuration de l’armée malienne.», a noté Ursula Vonder Leyen.
Pour le ministre de la Défense et des Anciens Combattants, Tieman Hubert Coulibaly, l’Allemagne a décidé d’augmenter sa participation à la Minusma en envoyant plus de personnels et des équipements qui vont servir à surveiller, à acquérir du renseignement opérationnel sur le terrain. Selon lui, les efforts de formation commencent déjà à payer avec des succès militaires allant au-delà de la région centre et celle presque voisine du Burkina Faso où les FAMAs ont mené des opérations pour endiguer les nuisances des groupes terroristes.
«Egalement, au Centre du Delta central du fleuve Niger, elles ont agi de manière à stabiliser cette partie et de manière à ce que nous ayons un contrôle total dans cette région pour instaurer l’autorité de l’Etat. C’est pour dire que l’armée malienne est au travail, que le gouvernement fait beaucoup d’efforts pour l’équiper », s’est félicité le ministre Tiéman Hubert Coulibaly. Qui a ajouté que les FAMas sont confrontées à un manque de moyens aériens.
«Le Mali a un programme d’investissement très important qui lui permettra non seulement d’être autonome en termes de transport tactique, en termes d’évacuation sanitaire et d’avoir des moyens d’attaques de manière à pouvoir détruire tout le dispositif terroriste afin d’être un partenaire efficace pour les voisins dans la lutte contre le terrorisme », a assuré le ministre Tièman Hubert Coulibaly.
Selon lui, l’ambition du Mali, c’est d’avoir un contrôle total sur son territoire mais aussi de pouvoir participer pleinement au G5 Sahel et dans le cadre d’autres organisations de l’Union Africaine et à la lutte anti-terroriste.
A noter que lors de la rencontre entre les deux ministres, la ministre allemande a reçu la médaille de Commandeur de l’Ordre national du Mali des mains de son homologue Tièman Hubert Coulibaly.
Aoua Traoré