IBK, sachant bien que le Mali est en position de faiblesse et ayant opté pour une politique pacifique, ne peut compter dans ces conditions que sur l’arme diplomatique ; plus facile à critiquer qu’à faire.
Ce n’est pas sous le gouvernement d’IBK que la ville de Kidal est tombée entre les mains des ennemis, le 30 mars 2012. Ce n’est pas sous le gouvernement d’IBK que la ville de Gao est tombée entre les mains des ennemis, le 31 mars 2012. Ce n’est pas sous le gouvernement d’IBK que la ville de Tombouctou est tombée entre les mains des ennemis, le 1er avril 2012.
Ce n’est pas sous le gouvernement d’IBK qu’Aguelhok fut un abattoir social de nos forces armées le 17 janvier 2012. Ce n’est pas sous le gouvernement d’IBK que des rebelles, lourdement armés, venant de la Libye ont été accueillis comme des princes. Ce n’est pas sous le gouvernement d’IBK que l’armée malienne a été maintenue dans un état de délabrement total, une armée désarmée face à l’ennemi armé, cette situation avait été dénoncée par les femmes de la garnison de Kati posant ainsi le problème de l’impunité ou le permis d’immoralité au sommet de l’Etat. L’opinion publique soutient ce type d’expression : une armée poignardée dans le dos.
Après ce constat, IBK sachant que le Mali est en position de faiblesse et ayant opté pour une politique pacifique, ne peut compter dans ces conditions que sur l’arme diplomatique ; plus facile à critiquer qu’à faire.
Face à cette tragédie, à l’inexistence de l’Etat, IBK a placé son mandat sous le signe de la différence morale entre les dépenses sociales et les dépenses militaires. Des dépenses maintes fois importantes pour de l’armement et des effectifs pouvaient parfaitement s’admettre. C’est une obligation imposée par notre Constitution en son article 22 qui stipule que « La défense de la patrie est un devoir pour tout citoyen ». C’est là où la loi d’orientation et de programmation militaire trouve toute sa signification, malgré son budget sous ajustement structurel, ce qui a été fait pour le réarmement de nos forces armées est honorable et prouve à suffisance la volonté politique d’IBK.
Enfin, ce n’est pas sous le gouvernement d’IBK que le siège de la plus importante centrale syndicale (Bourse du Travail) a été transformé en « HUICOMA Bougou » durant environ deux ans par les anciens travailleurs de cette usine en quête DE RELIQUAT de dix ans et dans quelle condition !
Le Rassemblement Pour le Mali (RPM) est un Parti de dignité morale, né de l’estime des autres et de soi-même. Treize années durant, nous nous sommes mobilisés à faire élire un Président non pas à introniser un ROI. Son mandat est notre POINT D’HONNEUR.
A propos du droit d’un Gouvernement en temps de guerre
Le gouvernement d’IBK n’a pas exigé ce que tout gouvernement a le droit d’exiger en temps de guerre. Le gouvernement d’IBK a-t-il augmenté les impôts pour accompagner les dépenses en temps de guerre ? Le gouvernement d’IBK a-t-il demandé aux salariés de se passer des hausses de salaires durant tout le temps de la guerre ? Le gouvernement d’IBK a-t-il créé une direction du contrôle des prix, un des postes économiques les plus importantes du temps de guerre ? Même sous l’état d’urgence le gouvernement d’IBK a-t-il réquisitionné des véhicules appartenant à des privés pour servir de voitures de patrouille ?
La somme de tout cela constitue un droit pour les gouvernants mais aussi un devoir pour les gouvernés en temps de guerre. Les membres d’un tel gouvernement sont appelés par le destin d’abord, ensuite nommés par IBK pour faire renaître un Mali fort dans le concert des nations, comme le souhaite le peuple malien. Pour l’accomplissement d’une telle mission, la collégialité gouvernementale est une nécessité voire une obligation. Lors de la déclaration de politique générale, le Premier ministre n’a-t-il pas engagé la responsabilité du gouvernement devant le Parlement « Article 78 de la Constitution du 25 février 1992».
« Les décisions ayant été prises collégialement, doivent être assumées solidairement ». (Michel de Villiers ; Dictionnaire du Droit Constitutionnel. 5ème édition 2005 Armand Colin).
A propos du forum de Kidal
Le Forum de Kidal ne sera pas la Conférence de la Paix à Paris, son accord ne sera pas le traité de Versailles. Je m’appuie sur John Kenneth GALBRAITH qui trace ce tableau de l’époque : « John Maynard KEYNES fût choisi comme membre de la délégation britannique à la Conférence de la Paix. Durant les premiers mois de 1919, Paris respirait la revanche, la myopie, l’indifférence aux réalités économiques et Keynes en fut horrifié. Pareillement, de ses collègues. Pareillement, des politiciens.
« En juin, il démissionna et rentra au bercail où, dans les mois qui suivent, il composa le plus important document polémique des temps modernes. Il s’y élevait contre les clauses du traité de Versailles relatives aux réparations et ce qui était, selon lui, une paix carthaginoise. L’Europe ne ferait que se punir elle- même en exigeant ou en cherchant à exiger davantage des Allemands qu’ils n’étaient pratiquement pas en mesure de payer. Une certaine retenue de la part des vainqueurs n’était pas affaire de mansuétude mais d’intérêt égoïste élémentaire. Cette thèse, appuyée par des chiffres, était écrite dans un style passionné ».
Il est utile d’ajouter ici que, selon les participants, la Conférence de Breton Wood fût le triomphe de Keynes : « L’Allemagne participa à plein au plan Marshall. C’était là aussi un legs de Keynes. Dans les années qui suivent 1945, les hommes se disent qu’à aucun prix on ne devait revoir une paix rigoureuse. La philippique de Keynes à l’encontre du traité de Versailles était devenue la sagesse de tout le monde. Désormais, on portait assistance à l’ennemi vaincu, on ne le châtiait pas ».
Cette sagesse de tout le monde n’est-elle pas la foi d’IBK quand il dit : « Les Touaregs du Mali ne sont pas les indiens d’Amérique ». Le temps use le mensonge et polit la vérité. (Goethe).
*Email: somikeit2@yahoo.fr
Somita KEITA*