La maladie progresse vite dans les pays à revenus faibles et intermédiaires. Une vraie discipline de vie peut aider à la contrer
La Journée mondiale de la santé a été célébrée hier par la communauté internationale. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a consacré cette journée au diabète et a choisi comme slogan « Soyons plus forts que le diabète» pour élargir la prévention, renforcer les soins et intensifier la surveillance à l’égard de ce mal. Pour marquer l’événement, l’OMS a organisé hier dans ses locaux une conférence de presse, animée par la représentante de la direction nationale de la Santé, Mme Coulibaly Marguerite Dembélé, le conseiller en charge de la lutte contre la maladie à l’OMS, le Pr Massambou Sacko, l’endocrinologue Pr Assa Traoré et d’autres acteurs de la santé.
La campagne menée à l’occasion de la Journée mondiale de la santé consistera à sensibiliser davantage à la progression du diabète dans la population, à l’énorme charge qu’il représente et à ses conséquences, en particulier dans des pays à revenus faibles ou intermédiaires ; à lancer une série d’actions spécifiques, efficaces et abordables pour s’attaquer au diabète, parmi lesquelles des mesures visant à prévenir la maladie, à diagnostiquer, traiter et soigner les personnes qui en souffrent ; à lancer le premier rapport mondial sur le diabète, lequel exposera la charge et les conséquences de la maladie et plaidera en faveur de systèmes de santé plus solides permettant d’améliorer la surveillance ; et à renforcer la prévention et de prendre en charge le diabète avec plus d’efficacité.
Le diabète est une maladie chronique qui apparaît lorsque le pancréas ne produit pas suffisamment d’insuline ou que l’organisme n’utilise pas correctement celle qu’il produit. 347 millions, c’est le nombre de diabétiques dans le monde et la prévalence augmente, en particulier dans les pays à revenus faibles ou intermédiaires. En 2012, le diabète a été la cause directe d’un million et demi de décès, dont plus de 80% sont survenus dans la catégorie de pays cités plus haut. L’OMS prévoit qu’en 2030, le diabète sera la septième cause de décès dans le monde.
GRAISSES ET SUCRES À ÉVITER.
Le Pr Massambou Sacko a expliqué que le choix a été porté cette année sur cette maladie, car celle-ci mérite une attention particulière. Le diabète progresse rapidement dans de nombreux pays, l’accroissement le plus spectaculaire étant attesté dans des pays à revenus faibles ou intermédiaires. L’expérience a montré que des mesures simples de modification du mode de vie peuvent être efficaces pour prévenir ou retarder un diabète de type 2. Le maintien d’un poids normal, la pratique régulière d’un exercice physique et une alimentation saine peuvent réduire les risques de diabète qu’il est possible de traiter, de contrôler et de prendre en charge afin de prévenir les complications. Un meilleur accès au diagnostic, l’apprentissage de l’autoprise en charge et un traitement d’un coût abordable sont les éléments décisifs de la riposte à la maladie. La prévention et le traitement du diabète supposent une action d’envergure pour réaliser l’objectif 3 de développement durable, à savoir réduire d’un tiers d’ici à 2030 la charge de mortalité prématurée liée aux maladies non transmissibles.
Comment être plus fort que le diabète ? L’endocrinologue conseille de jouer sur le style de vie, c’est-à-dire sur l’alimentation et le sport. Il faut adopter une alimentation pas trop grasse, pas trop salée et pas trop sucrée, du sport adapté et un poids normal pour éviter le diabète. Selon le Pr Assa Traoré, le diabète est une maladie grave qui peut être contrôlée par une alimentation équilibrée. Elle a expliqué que l’alimentation d’une personne diabétique est la même que celle d’une personne normale. Mais, précisera-t-elle, il faut éviter surtout les graisses et les sucres. La spécialiste a mis en garde aussi contre le grignotage entre les repas pour ne pas accumuler des calories. Les diabétiques peuvent manger des fruits, mais moins sucrés.
Les spécialistes ont recommandé de mettre l’accent sur la communication surtout en milieu scolaire, dans les familles, les hôpitaux. Ils ont indiqué que la lutte doit être multisectorielle et que tous les acteurs de la société ont un rôle à jouer : pouvoirs publics, employeurs, éducateurs, producteurs, société civile, secteur privé, médias, sans oublier les intéressés eux-mêmes.
F. NAPHO