Fuite de sujets et la fraude: le débat sur la triche aux examens et concours de l’éducation au Mali agite, depuis belle lurette, l'opinion publique et ne peut pas laisser le gouvernement sans réaction. Ainsi, le ministère en charge de la question, s’est lancé, depuis le 28 mars dernier, dans une croisade contre ces maux qui entament la qualité de nos formations scolaires. Pierre angulaire de cette croisade: informer et sensibiliser les acteurs du monde éducatif pour les amener à adopter des pratiques favorisant le bon déroulement des examens scolaires. La campagne concernera quasiment toutes les régions du pays.
L’année scolaire tire vers sa fin. En effet, à partir du mois de mai débuterons les examens de fin d’année sur toute l’étendue du territoire. Afin que ces examens, qui revêtent un caractère particulier, se déroulent dans les conditions idoines, une délégation du ministère de l’Éducation nationale sillonne actuellement les académies d’enseignements.
Objectif de la mission : renforcer les capacités des responsables des services déconcentrés et décentralisés (DAE, DCAP, les conseils de cercle, les Assemblée régionale, les syndicats d’enseignants…bref tous les partenaires) en matière d’organisation d’examens.
Ainsi, le département entend mettre les acteurs au même niveau d’information. Pour ce faire, il sera organisé des rencontres avec les responsables des services déconcentrés et décentralisés afin que des stratégies soient dégagées avant les examens. Aussi, il y aura des rencontres avec l’ensemble des partenaires et acteurs de l’école pour les informer, les sensibiliser et les aider à dégager les stratégies à mettre en place avant, pendant et après les déroulements des examens.
Partie de Bamako le 28 mars dernier, la mission d’information et de sensibilisation était à Nioro (29 mars), à Kayes (31 mars), à Kita (2 avril), à Bougouni (5 avril). Le tour de Sikasso est prévu pour aujourd’hui. Il sera suivi par Koutiala, San, Mopti, Douentza…et Gao bouclera la boucle le 4 mai prochain.
Lors de la première étape de la tournée, le doyen de la délégation du ministère, Hassimi Adama Touré, avait cité la fuite de sujets et la fraude au premier rang des pratiques qui entravent le bon déroulement des examens scolaires. Il a défini la fuite de sujets comme la soustraction ou la divulgation de tout ou partie du contenu d’une épreuve avant l’ouverture de son enveloppe lors de l’examen.
Les sanctions encourues par ceux qui organisent la fuite de sujets et la fraude : remboursement des indemnités perçues au titre de l’organisation de l’examen concerné, interdiction définitive de participer à tout examen, impossibilité d’accéder à des postes de responsabilité, plainte portée contre les auteurs de la fraude et leurs complices, traduction des auteurs en justice, en conseil de discipline et demande de radiation de la Fonction publique…
Quant à la fraude, elle se définie comme tout acte, tout geste, tout comportement et toute attitude non autorisée par le règlement de l’examen et la police de surveillance. Ceux qui organisent la fuite de sujets et la fraude, a-t-il averti, sont responsables de graves conséquences comme la dévalorisation, la décrédibilisassions, la non reconnaissance de nos diplômes, l’absence de cadres valables pour notre pays.
IBD
Source: L'Aube