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Agression du président Dioncounda Traoré et marche avec barricades à Bamako, le lundi 21 mai dernier : Quand le trouble profite au capitaine Sanogo et «associés»
Publié le mercredi 23 mai 2012   |  L'Indépendant


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© AP par DR
Retour à l`ordre constitutionnel: Le CNDRE remet le pouvoir aux civils
Mercredi 6 avril 2012. Kati, Mali. Après d`intenses pressions de la part de la CEDEAO la junte militaire avec à sa tȇte le capitaine Amadou Haya Sanogo signe un accord pour un retour à l`orde constitutionnel.


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L’indifférence des forces de l’ordre et de sécurité face aux manifestants qui, après avoir perturbé la circulation et le travail à Bamako, sont parvenus, sans difficulté aucune, à monter à Koulouba pour agresser le président de la République par intérim, Pr Dioncounda Traoré, prouve à suffisance la connivence solidement établi entre le chef de la junte, le capitaine Sanogo et ses «associés» civils. Sanogo ne se vante-t-il pas en clamant que c’est lui qui détient le pouvoir des armes ? Les évènements du lundi 21 mars dernier, c’est-à-dire les marches avec barricades et l’attentat perpétré contre la personne du président de l’intérim et de la transition constituent des actes de désordre savamment orchestrés par les partisans du capitaine. Celui-là même qui veut profiter du trouble pour s’accaparer du pouvoir qu’il chérit tant, ce qui transpire dans son comportement de tous les jours.


Le compte rendu du reporter de l’Essor, le quotidien national, qui a suivi, de bout en bout, les marcheurs du lundi 21 mai dernier qui ont commis un attentat sur la personne du président Dioncounda Traoré, est assez clair.

Selon Baye Coulibaly, ces manifestants étaient composés de la Coordination des associations patriotiques pour le Mali (COPAM), de l’association « Yèrè Wolo ton », de « Appel pour le Mali », des dissidents du Conseil national des jeunes du Mali, du syndicat national de la police, des militants du MP 22 (mouvement populaire du 22 mars) date à laquelle le régime du président ATT est tombé et des militaires en tenue civile. Ils manifestaient contre une décision acceptée par la junte dont ils se réclament. Il s’agit du maintien du président de la République par intérim, Dioncounda Traoré, pour diriger la transition dont la durée a été fixée à douze mois par la CEDEAO.

Ainsi, face à l’indifférence des forces de l’ordre et de sécurité devant des manifestants qui ont investi le palais présidentiel en passant par la cité administrative où sont logés la quasi-totalité des ministères, il y a lieu de s’intéresser sur le degré de la complicité du chef de la junte, le capitaine Amadou Haya Sanogo, président du fameux Comité national de redressement de la démocratie et de la restauration de l’Etat (CNRDRE).

Pourquoi le capitaine Sanogo qui détient, jusque-là, le pouvoir des armes, comme il aime lui-même à le répéter souvent, n’a-t-il pas daigné réagir en sécurisant Bamako en proie à quelques activistes malintentionnés, voire des badauds?

En laissant ceux-ci perturber la circulation à Bamako jusqu’à porter atteinte à l’intégrité physique du président de la République par intérim dans les locaux du pouvoir à Koulouba, le chef de la junte, le capitaine Sanogo, qui a renoncé à son ambition démesurée de chef de l’Etat à cause des pressions exercées par la CEDEAO et la communauté internationale, apparait comme un complice de premier plan de ce qui est arrivé le lundi 21 mai à Bamako. Il doit s’expliquer.

De même, le Premier ministre, Cheick Modibo Diarra, qui passe de plus en plus aux yeux des Maliens comme une marionnette entre ses mains. Comme une nouvelle recrue (soldat), il lui fait allégeance et se présente à Kati, au QG de la junte, à un claquement de doigts. Ainsi, la question que les observateurs nationaux et internationaux se posent est de savoir pourquoi le capitaine Sanogo, qui adore faire des déclarations fracassantes à la presse, ne s’est-il pas expliqué après avoir adhéré aux mesures de sortie de crise de la CEDEAO ? Cela, pour calmer les ardeurs de ses partisans qui ne juraient que par et pour sa convention nationale.

Ceux-là mêmes qui viennent de perturber la circulation et le travail à Bamako et de porter atteinte à l’intégrité physique du président de la République par intérim et de la transition, le Pr Dioncounda Traoré. MW

Le ministre de la sécurité, le général Tiefing Konaté doit démissionner

Quant au ministre de la Sécurité intérieure et de la protection civile, le Général de gendarmerie, Tiéfing Konaté, qui a fait la semaine dernière une apparution framboyante à la télévision autour de la sécurité à Bamako, il doit rendre le tablier pour incapacité avérée de protéger le président de la République, la première institution de l’Etat. Le Directeur Général de la Sécurité d’Etat doit également démissionner de même que les Directeurs généraux de la plice et de la gendarmerie.

Pour bien moins que çà, plusieurs officiers supérieurs, responsables des services de renseignements et de sécurité, ont été limogés par le président de la République, chef suprême des armées d’alors, le général Amadou Toumani Touré. C’est le cas de Mahamadou Diagouraga, DG de la police, du Colonel Yattara, DG de la gendarmerie et de Hamidou Sissoko dit Man, DG des services de renseignement. Ils ont fait les frais des violences urbaines qui ont émaillé le match Mali-Togo, un certain 27 mars 2006.

C’est également le cas de Mamy Coulibaly qui a été limogé à la suite de la fuite du terroriste tunisien, Béchir Senoun, qui a perpétré un attentat contre l’ambassade de France à Bamako en 2010. C’est aussi le cas de l’inspecteur général de police, Niamé Kéïta qui a été l’agneau sacrificiel de la grève des policiers en avril 2011.

Que les auteurs de la marche soient arrêtés et jugés

Les auteurs de la marche suivie de l’attentat sont connus. Il s’agit des leaders de la Coordination des associations patriotiques pour le Mali (COPAM), de Yèrè wolo ton, de l’Appel pour le Mali, des dissidents du Conseil national des jeunes du Mali, du syndicat national de la police et du MP 22 (mouvement populaire du 22 mars, date du coup d’Etat). Tous doivent être entendus par les services appropriés et, au besoin jugés et punis conformément à la loi. Quant aux militaires en tenue civile, allez-y demander leur identité au capitaine Sanogo.

A la lumière de ce qui vient de se produire, l’on se demande comment nos forces de l’ordre et de sécurité, qui n’ont pas pu maîtriser Bamako en proie à quelques badauds, vont pouvoir recouvrer l’intégrité du territoire national entre les mains des bandits armés et des djihadistes fanatisés depuis le coup d’Etat du 22 mars 2012 ?

Le Mali est tombé vraiment bas par la faute des assoiffés du pouvoir qui ne songent qu’à eux-mêmes et non à l’intérêt du pays. Les évènements du lundi 21 mars, c’est-à-dire les marches avec barricades et l’attentat perpétré contre la personne du président de l’intérim et de la transition, constituent des actes de désordre savamment orchestrés par les partisans du capitaine. Celui-là même qui veut profiter du trouble pour s’accaparer du pouvoir qu’il chérit tant, ce qui transpire dans son comportement de tous les jours.

A la question de savoir à qui profite le trouble ? La réponse est sans ambigüité : au chef de la junte, le capitaine Sanogo et ses associés militaires et civils.

Le chaos se profile à l’horizon

Ainsi, après avoir livré le Mali aux bandits armés par un coup d’Etat ignoble au regard de l’avancée démocratique, la junte et ses complices vont exposer le Mali à des sanctions économiques et financières qu’il ne peut pas supporter. Déjà, selon une source du ministère de l’Economie et des finances, le Mali serait à près de 100 milliards de FCFA de manque à gagner dans la mobilisation des recettes. Que dire du tarissement des sources de financement extérieur avec l’arrêt de tous les projets de développement?

En plus de l’insécurité alimentaire qui a déjà frappé à nos portes avec la vie chère, le pays sera bientôt en cessation de paiement. Et c’est bonjour le chaos.

Alassane DIARRA

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