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Rebondissement dans l’Affaire Boré/ Cissé Technologie: Un sit-in devant toutes les banques demain, Des preuves de corruption contre des magistrats
Publié le lundi 11 avril 2016  |  Le Prétoire





Faute de dialogue et de justice, les banquiers et assureurs entendent peser de tout leur poids, suite à l’évolution du dossier Hamadoun Boré, en appelant à une semaine d’actions. Il est prévu un sit-in de deux heures devant toutes les banques, assurances et établissements financiers du Mali, demain mardi. Le sit-in sera suivi d’un dépôt de préavis de grève d’une semaine si les revendications ne sont pas prises en compte. L’information a été donnée, le vendredi 8 avril, au cours d’une Assemblée générale, tenue dans la cour de la BHM.
L’affaire Cissé Technology/HamadounBoré connait un rebondissement. En effet, la Chambre d’accusation de la Cour d’Appel de Bamako a décidé de renvoyer l’agent de la Bicim, M. Boré, devant la cour d’assises. Il est inculpé pour complicité d’escroquerie, de faux et usage de faux. Pour se faire entendre, le Syndicat national des banques et des établissements financiers (Synabef) a décidé de bander les muscles à travers l’observation d’un sit-in devant toutes les structures affiliées au Synabef et le dépôt d’un préavis de grève d’une semaine. Devant un parterre d’agents de banque et des camarades d’autres syndicats amis, le Secrétaire Général du Synabef, Aguibou Bouaré, a estimé que si cette méthode ne suffit pas pour obtenir un résultat souhaité, ils iront en grève illimitée.
Pour Aguibou Bouaré, cette affaire n’est pas celle d’une personne et d’un syndicat; il s’agit de la survie de la profession. De son point de vue, si par malheur la justice condamne le M. Boré, aucun banquier ne sera à l’abri de la prison. «Si nous laissons passer cet arrêt, que la Cour d’assises juge HamadounBoré, çà veut dire que tous les banquiers, tôt ou tard, vont aller en prison en commençant par les caissiers qui s’occupent du règlement des instruments de paiement», prévient-il.
De quoi s’agit-il ?
En effet, Hamadoun Boré, un agent de la Bicim, est sous inculpation depuis 2014 dans une affaire concernant des retraits abusifs effectués sur le compte de l’entreprise «Cissé Technology Sarl». Les retraits auraient été effectués sur la base de chèques sur lesquels la signature du mandataire habilité de la société aurait été imitée. La société estime que l’importance des sommes détournées (environ 800 millions FCFA) et la séquence des opérations auraient dû amener la banque à plus de prudence et de vigilance. Elle suspecte une complicité entre le comptable « fraudeur » et l’agent de la Bicim, à savoir HamadounBoré. Il tire argument du fait que celui-ci ne l’aurait pas appelé pour confirmer l’émission desdits chèques. Ainsi, «Cissé Technology» a initié une plainte à l’encontre de Boré, gestionnaire de son compte. Les investigations judiciaires ont abouti à l’inculpation de l’agent de banque. Scandalisé, le Synabef a observé une grève du 25 au 27 novembre au regard du ‘’mauvais traitement’’ infligé au personnel des banques et des établissements financiers par la justice malienne. Après cette grève, la Chambre d’accusation de la Cour d’Appel de Bamako a décidé de renvoyer Hamadoun Boré devant les Assises. Face à ce rebondissement, les syndicalistes ont décidé, non seulement d’informer la base à travers l’organisation d’une assemblée générale, mais aussi de décider des voies et moyens légaux pour se faire entendre.
Des magistrats se mouillent la barbe
Profitant de l’occasion, Aguibou Bouaré a fait une mise au point par rapport à l’enjeu du dossier. Selon lui, il s’agit de livrer un combat contre l’arbitraire et l’abus judiciaire, car Hamadoun Boré a été illégalement privé de sa liberté. En outre, il réaffirme le ferme attachement du Synabef à l’indépendance de la justice malienne. «Nous ne sommes pas en bras de fer contre la justice contrairement à un groupuscule de magistrats qui ont eu à boire et à mangé dans ce dossier. Ces magistrats, conscients de leurs actes, veulent créer des conflits corporatistes pour donner l’impression aux autres magistrats que nous sommes en train de nous attaquer à l’indépendance de la justice. Nous ne tomberons pas dans ce piège», regrette le Secrétaire général. Dans le même ordre d’idée, Bouaré affirme qu’il ne s’agit pas d’un bras de fer entre le Synabef et la justice, mais que c’est une affaire de gros sous distribué entre quelques magistrats impliqués dans ce dossier. Le Synabef détient, affirme-t-il, tous les éléments de preuve qui seront sortis au moment opportun.
Il souligne par ailleurs que le Synabef a la conviction que des magistrats éclairés, intègres et honnêtes l’aideraient non seulement à mettre le holà à de tels abus, mais aussi et surtout à mettre hors d’état de nuire les affairistes et autres criminels en col blanc.
Cissé Technology, maître de la surfacturation
Pour le Secrétaire Général du Synabef, l’entreprise Cissé Technology est championne dans la surfacturation, car elle n’est pas à son premier coup contre Boré. Selon lui, les marchés publics qu’elle décroche le plus souvent de gré à gré sont payés avec l’argent du contribuable malien. «Au nombre de ses frasques, outre le fait qu’elle a des ardoises au niveau de nombre de banques de la place, nous citons l’exemple du «Scanner» hors d’usage de l’Hôpital Sominé Dolo de Mopti qu’elle a livré à plus d’un milliard de nos francs», révèle Aguibou Bouaré. En outre, il affirme que Cissé Technology vient de décrocher un marché de 8 milliards FCFA à la Canam (sur les cotisations des pauvres salariés du Mali) pour livrer, encore de gré à gré, un logiciel qui vaut tout au plus 200 millions F CFA. «C’est donc avec nos impôts et cotisations collectés qu’elle se livre à une corruption hors norme», soutient M. Bouaré.
Le Synabef condamne par ailleurs d’autres pratiques et dérives assimilables à la présomption de culpabilité des salariés de banque, lesquelles pratiques consistent à interpeler et emprisonner systématiquement les agents de banque procédant à l’ouverture de comptes bancaires à chaque fois qu’un titulaire de ces comptes est impliqué dans une infraction; sans se soucier si l‘agent a procédé à l’ouverture desdits comptes en conformité avec la réglementation bancaire (exigence de pièce officielle d’identification du client, photo d’identité, dépôt de spécimen de signature...). Selon le syndicat, tout se passe comme si l’ouverture d’un compte bancaire à un client suffisait à engager la responsabilité pénale de l’agent de banque qui y a procédé, alors même qu’il a appliqué toutes les règles en la matière. «Ce combat s’impose à nous salariés des banques et établissements financiers; il est loin d’être le combat pour un homme qui n’a fait qu’appliquer la loi et les procédures de la banque, mais pour tous ceux qui exercent la profession bancaire. Chacun d’entre nous aurait appliqué la procédure comme l’a fait HamadounBoré. Ainsi, nous vous demandons l’engagement pour la réussite de ce combat», exhorte Aguibou Bouaré.
Par ailleurs, cette semaine pourrait être marquante pour les banquiers et assureurs. Ils ont décidé, une nouvelle fois, de se faire entendre au plus haut niveau à travers l’organisation d’un sit-in devant les banques et établissements financiers du Mali, de 8 h à 10 h. A cela s’ajoute le dépôt d’un préavis de grève d’une semaine. A défaut d’un résultat souhaité, le Synabef est décidé à aller jusqu’au bout, en appelant ses militants à une grève illimité dans les jours à venir.
Wait and See !
Ibrahim M.GUEYE

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