L’ancien leader estudiantin, Oumar Mariko, et non moins député à l’Assemblée Nationale, serait devenu un animal politique redoutable. Qui ne recule devant rien pour l’atteinte de ses objectifs. En quelques années seulement, l’enfant de Kolondiéba, à qui on prédisait un parcours sans faute en politique, s’est transformé en véritable cauchemar, à la fois pour son peuple et pour la jeunesse de notre pays. De 2012 à nos jours, l’homme semble perdre ses repères. Putschiste ou rebelle, Dr Mariko n’écarte, apparemment, aucune piste pour arpenter les marches de Koulouba. Malheureusement, ses stratégies commencent à agacer beaucoup de nos compatriotes.
Pendant les années 90, Oumar Mariko faisait rêver plus d’un jeune malien pour son charisme et son engagement en faveur des causes justes. Son discours était rodé. Il voulait un Mali meilleur dans lequel pouvaient s’épanouir tous ses fils. Il s’est battu corps et âme contre la dictature de Moussa Traoré. Et s’est imposé comme un acteur incontournable du mouvement démocratique. Si le leader estudiantin qu’il fut, était adoubé, l’homme politique qu’il est, fut un cauchemar pour la plus part de ceux qui croyaient en lui.
Juste avant les évènements de mars 2012, une connexion aurait été établie entre le secrétaire général du parti SADI et des représentants de certains mouvements rebelles. Oumar Mariko aurait rencontré en Mauritanie, particulièrement, des chefs rebelles pour discuter des sujets concernant notre pays. Mais le député de Kolondiéba a toujours gardé le suspense sur ces rencontres sécrètes.
Autre comportement contre nature de l’ancien leader de l’Association des Elèves et Etudiants du Mali (AEEM), c’est le soutien apporté aux putschistes du 22 mars 2012. Oumar Mariko était l’un des rares acteurs du mouvement démocratique à cautionner le coup d’Etat le plus débile de l’histoire du Mali. Beaucoup de jeunes et de Maliens étaient désemparés. Ils ne comprenaient pas comment celui qui a été pendant longtemps leur repère, s’est transformé, du jour au lendemain, en véritable opportuniste, en mettant entre parenthèse ses convictions politiques. « Démocrate » qu’il se disait, Oumar ne devait pas, par principe, soutenir des putschistes. Et pourtant Mariko n’a pas hésité à tendre la main aux apatrides du 22 mars 2012. Ceux qui avaient cru à la bande de Sanogo, comme Oumar Mariko et son « MP22 », ne peuvent prétendre aimer le Mali ou s’ériger en donneurs de leçons.
D’ailleurs, tout le monde l’avait compris. Notre leader politique voulait tronquer sa robe de défenseur des droits politiques contre des treillis d’oppresseurs. Il aurait conseillé aux putschistes les arrestations arbitraires dont certains leaders politiques ont été victimes pendant le coup d’Etat de 2012.
Aussi, Oumar Mariko avait des ambitions connues. Il voulait, à tout prix, occuper le poste de Premier ministre, « de pleins pouvoirs », tant convoité par les opportunistes qui savaient que qu’ils ne peuvent jamais arpenter les marches du Palais de Koulouba, suite à des élections libres et transparentes. Le putsch de 2012 était une occasion pour Mariko et ses semblables de s’accrocher à des traitres qui viennent de violer la constitution du Mali du 25 Février 1992. Une constitution pour laquelle, tenez-vous bien, le peuple malien s’est sacrifié et qui faisait de notre pays une référence en Afrique au sud du Sahara.
Mais dans l’idéal de transposer dans notre pays une formule qui aurait marché ailleurs dans un pays voisin, Dr Mariko a renié ses convictions pour accompagner des putschistes qui n’ont ni vision, encore moins de projets pour leur pays. Tout ce qu’ils voulaient, c’était de voler l’Etat, de s’enrichir sur les dos de nos compatriotes, de tuer et de torturer de pauvres innocents. Mariko, l’ancien défenseur des libertés publiques et de la démocratie, a accepté de vendre son âme au diable pour des intérêts égoïstes et égocentriques.
Ce n’est pas tout, le député élu à Kolondiéba n’a pas fini de montrer de quoi, il est capable pour atteindre son but final : la magistrature suprême. Même quand le bateau Mali tangue, Dr Mariko trouve toujours le moyen de se singulariser. En pleine occupation des régions du nord, il avait effectué une mission à l’intérieur d’un fief djihadiste, pour dit-on, un rapprochement entre putschistes et djihadistes. Une médiation qui aurait été un fiasco, car les dites négociations n’ont jamais abouti.
Pour clôturer les agissements du Dr Mariko, il vient de mettre un trophée de mauvaise conduite à son arc : la participation au forum de la CMA. L’élu de Kolondiéba a peut-être du flair. Peut être aussi que des géomanciens lui prédisent un bel avenir politique s’il continue d’entretenir des rapports douteux avec les rebelles du MNLA, du HCUA, du MAA, d’Ançardine et même d’AQMI. Qui sait ? Si les élections n’ouvrent pas la voie de Koulouba, il faut espérer et compter sur les faveurs des putschistes ou des rebelles.
Idrissa Maïga