Des gens tapis à l’ombre du RPM profitent de l’immaturité politique d’IBK pour demander le retour du général ATT
Qui assurera la sécurité de la famille ATT ? Le domicile d’Alpha Oumar Konaré a été attaqué par des brigands. Une marche en direction du domicile d’IBK à Sébénikoro a été réprimée par la police. A Bamako personne n’est à l’abri d’une agression.
Le 22 mars 2012, les soldats et sous-officiers patriotes ont réagi à la destruction de l’armée malienne et à la cession du nord du Mali, à la rébellion depuis la signature de l’Accord d’Alger 2006. Chacun sait que les USA et la France, en échange du passage des milices touareg du coté du CNT libyen (en trahison ouverte de Kadhafi), ont créé toutes les conditions politiques et militaires nécessaires et suffisantes, pour fomenter la partition du Mali.
Lorsque les soldats et sous officiers dirigés par le capitaine Amadou Haya Sanogo ont pris leurs responsabilités en chassant du pouvoir le général Amadou Toumani Touré (ATT), président du Mali depuis dix (10) ans, ils ont fait preuve d’acte patriotique. C’est pourquoi le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE) a eu le soutien de l’immense majorité des forces patriotiques civiles qui étaient déjà en effervescence contre le pouvoir aux abois d’ATT.
Rappelons les projets de grève générale de l’UNTM en fin d’année 2011, les mobilisations retentissantes de la CSTM et des syndicats d’enseignants et policiers, la journée ville morte des commerçants et transporteurs des 19 et 20 décembre 2011, les luttes paysannes contre les spoliations de terres à Niono, Sanamadougou, celle des pêcheurs bozos contre le déguerpissement, la lutte du Collectif touche pas à ma Constitution. Tous ces combats mémorables ont symbolisé les ultimes creusets de soulèvement et de mobilisation populaire.
La lutte a fait notamment rage au sein de la société civile et des syndicats entre réformistes consensuels capitulards qui voulaient l’annulation du référendum et la tenue des élections en sauvant à tout prix ATT, et les révolutionnaires syndicalistes ,policiers et politiques de tous bords qui, en précurseurs ,ont résolument proclamé «ATT dégage !», «Sadio Gassama dégage !» et «Kafougouna dégage !» comme expression du combat.
Aujourd’hui, nous avons le devoir historique de souligner le combat héroïque des 118 patriotes égorgés et écartelés à Aguel-hoc, celui des femmes et enfants qui se sont soulevés dans les camps militaires de toutes nos régions avant d’accuser publiquement ATT d’être le chef des rebelles !
ATT, le magot de l’économe
L’homme du consensus. Le consensus est antidémocratique. Elu président, le général Amadou Toumani Touré fait appel à un ancien ministre de Moussa Traoré pour former une équipe avec tous les regroupements politiques, la société civile et les forces armées et de sécurité. Du coup, le docteur Choguel Kokala Maïga, président fondateur du Mouvement patriotique pour le renouveau (MPR) rallie ATT, le tombeur de Moussa Traoré dont il revendique l’héritage.
Avec la drogue et la libération des otages, ATT disposait d’une fabuleuse machine à s’enrichir. Le détenteur du prix Kéba M’baye de la bonne gouvernance et le diseur du slogan de campagne en 2002: «Si tu bouffes, tu paies», avait comme mode de gouvernance le népotisme, le clientélisme. D’où le titre révélateur d’un ouvrage intéressant «ATTCRATIE» qui retrace la vie et la gestion scandaleuse du pays par le clan ATT. Incapable de poursuivre le processus démocratique, «le général ver de Guinée» invente le CONSENSUS pour mettre un frein à la démocratie.
La République pris un sérieux coup. ATT crée le Mouvement citoyen (MC) pour mettre un holà sur les partis politiques. Le président de l’Assemblée nationale du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), l’actuel président de la République, sera dépouillé de sa majorité parlementaire (2002-2007). Le Mouvement citoyen prit la place des partis politiques. Tous (partis politiques, mouvements ou associations se sont ligués derrière ATT pour un strapontin de postes dans l’administration publique de peur d’être arrêtés pour délinquance financière (le bureau du Vérificateur général aidant ou la CASCA).
Macky Sall demande le retour d’ATT au Mali
Le général chassé du pouvoir par les membres du CNDRE devient un hôte encombrant au pays de la Teranga. Le président Macky Sall, en visite officielle au Mali, a exprimé au président IBK son désir de voir ATT revenir à Bamako reprendre son activité à savoir la lutte contre le ver de guinée. Il a ajouté que son entretien coûte 1 million de francs CFA par jour à l’Etat sénégalais. Pour toute réponse, Ibrahim Boubacar Keïta aurait répondu en ces termes : «Quand il partait à Dakar, je n’étais pas au courant et quand il revient à Bamako, je ne peux pas assurer sa sécurité».
Selon les résultats d’une enquête des Services de renseignements (SE) du Mali menée auprès de la population sur un éventuel retour au Mali de l’ex-président fuyard (ATT), les Maliens dans leur majorité souhaiteraient qu’ATT soit jugé à Bamako pour haute trahison.
Un meeting de réconciliation nationale pour réconcilier qui et qui ?
Sous ATT, ce sont les hommes politiques, les marabouts, les religieux, les femmes, les mouvements de jeunes, les djélis, certains journaux et radios FM qui auront marqué leur soutien indéfectible pour le retour au bercail du président ATT chassé du pouvoir jusqu’à la dernière minute et qui continuent de le soutenir et de réclamer. Ces gens-là tapis à l’ombre du Rassemblement Pour le Mali (RPM) profitent de l’immaturité politique d’Ibrahim Boubacar Keïta pour demander le retour du général Amadou Toumani Touré à Bamako.
Quelle supercherie ! Qui a fait fuir ATT ? Un meeting de réconciliation nationale pour réconcilier qui et qui ? Qui sont les organisateurs de ce meeting ? Ont-ils la qualité requise pour s’adresser aux Maliens ? Où étaient- ils lorsque Moussa Traoré signait l’accord de Tamanrasset ? Où étaient-ils lorsque le pouvoir ADEMA accoucha de 21 milliardaires ? Lorsqu’Alpha Oumar Konaré brûlait les armes sous le vocable Flamme de la paix ?
Lorsqu’IBK, Premier ministre enrôlait 800 jeunes rebelles à la fonction publique et dans l’armée. Où étaient- ils lorsqu’ATT signait l’Accord d’Alger en 2006 ? Où étaient- ils lorsqu’ATT accordait un an de service à 660 officiers et sous-officiers partis à la retraite ? Où étaient- ils lorsque le tribalisme occupait une place prépondérante dans le recrutement à la fonction publique ? Où étaient ces thuriféraires du régime quand ATT bradait les ressources du pays ? L’injustice était patente sous le général ver de Guinée.
A son retour, ATT reprendra son fauteuil présidentiel au grand bonheur de son peuple
Aujourd’hui, les Maliens ont plus besoin de justice que de démocratie. La souffrance du peuple est immense depuis l’avènement du pluralisme politique. C’est un haro sur le patrimoine national : les démocrates sincères et convaincus de notre pays ont tout bouffé ou détourné à leur profit tout ce qui restait encore. Dans tous les cas, si IBK veut jauger sa popularité qu’il fasse venir ATT au nom d’une réconciliation, il saura tirer les conséquences.
Le peuple du Mouvement citoyen, déchiqueté et éclaté en groupuscule de partis, ira accueillir ATT en grande pompe à l’aéroport Modibo Keïta et le conduira directement au palais inoccupé. ATT reprendra son fauteuil présidentiel au grand bonheur de son peuple, de sa pléthore de journaux crées et de ses frères d’armes mis à la retraite forcée. IBK est un pur produit de deux systèmes qui ont mis le Mali dans le coma. Le changement attendu ne sera pas possible : tous les grands délinquants financiers ont été nommés à des postes juteux.
Si le gouvernement du Mali refuse de juger ATT, la France et les USA le traduiront devant leur juridiction. Les prises d’otages perpétrées par AQMI et MUJAO entre 2001 et 2012 ont fait 64 otages en huit (08) ans. En février 2003, trente- deux (32) touristes dont 16 Allemands sont kidnappés. Ils sont libérés entre mai et août contre une rançon faramineuse. Une somme importante de cette rançon payée par les Allemands en euros a été retrouvée sur les enfants d’ATT à Paris.
Trafic de la drogue
Après la Guinée-Bissau et la Guinée Conakry, le Mali devient la plaque tournante de la drogue en Afrique de l’Ouest. Conséquences : plusieurs personnalités du pays sont liées à ce réseau dont les ramifications sont au-delà de notre pays. Depuis l’arrestation de trois Maliens au Ghana par la CIA, les Américains à travers leurs services de renseignements auraient dressé une liste de 57 Maliens tous impliqués dans le commerce illicite de la drogue. Le Mali demeure un grand corps malade.
Safounè KOUMBA
Source: L'Inter de Bamako