Il faut accorder une attention particulière aux jeunes adolescents qui constituent un potentiel pour le développement de notre pays « Je m’engage à vos côtés, afin qu’ensemble, nous agissons en faveur de la planification familiale ». C’est en ces mots que la Première dame, Mme Keita Aminata Maiga a lancé la 12ème édition de la campagne nationale de promotion de la planification familiale (PF).
Cette campagne s’est déroulée à Karan, dans le district sanitaire de Kangaba, région de Koulikoro. La cérémonie de lancement officiel a enregistré la présence du ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Mme Togo Marie Madeleine Togo, du ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Ba Oumou Sangaré, de la directrice par intérim de l’USAID, Mme Erin Pacific, de la représentante du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) Mme Josiane Yaguibou. Le maire de Karan, Djibril Naman Keita et le gouverneur de Koulikoro Sékou Coulibaly étaient également présents ainsi que de nombreux autres invités.
Cette année la campagne nationale de promotion de la planification familiale mettra l’accent sur la mobilisation des jeunes et des femmes dans les zones de prévalence contraceptive faible à travers le thème : « l’engagement constructif des leaders et des décideurs en faveur de la PF, pour une jeunesse épanouie et un développement durable ». Les objectifs ultimes de la campagne sont d’accroitre le nombre d’utilisateurs de la PF en mettant l’accent sur les méthodes contraceptives de longue durée (MLD) et de contribuer à réduire le taux de mortalité maternelle et infantile au Mali. Cette campagne de 2016 est l’occasion de faire un pas vers l’atteinte d’un des objectifs pour un développement durable (ODD) du Plan d’action national de planification familiale (PANPF) et la disponibilité des services.
Le planning familial, selon la première dame, préserve la mère assure l’épanouissement de l’enfant et permet la réalisation de l’épouse en tant que citoyenne à part entière. Il est incontestable que les grossesses rapprochées fragilisent les mères au risque de perdre la vie en la donnant. Il y a également la difficulté, voire l’impossibilité de trouver l’énergie et le temps nécessaire à consacre à l’équilibre de la famille. Alors que le plannning familial permet à l’enfant de grandir dans un meilleur environnement et multiplie ses chances d’avoir une bonne santé physique estime Mme Keïta Aminata Maïga.
L’épouse du chef de l’Etat pense qu’il faut accorder une attention particulière aux jeunes adolescents qui constituent un potentiel pour le développement de notre pays. A ce propos, elle a indiqué que le taux élevé des mariages précoces montre à quel point les adolescentes contribuent fortement à la fécondité dans notre pays. La natalité au Mali reste galopante et au vu des statistiques démographiques, notre pays verra sa population tripler dans les quinze prochaines années. « C’est inquiétant » s’alarme-t-elle avant d’ajouter que tous les secteurs de développement socioéconomiques seront affectés. Mme Keita Aminata Maiga, dit que cela nous interpelle et que nous devrons relever les nombreux défis aussi bien dans le domaine de l’offre des services de qualité que dans celui de la mobilisation pour la demande des services, notamment chez les jeunes adolescents.
« Les adolescentes et les jeunes filles doivent être mises au cœur de nos politiques et stratégies de promotion de planification familiale » a souligné Mme Keïta Aminata Maïga. Les centres de planning familial ne doivent pas être vus comme seulement des lieux de distribution des produis contraceptifs pour éviter les grossesses non désirées, mais également des lieux d’éducation des adolescentes et adolescents pour une maitrise de leur santé reproductive. Cette maitrise, dira-t-elle, leur permettra de prendre en charge le planning familial, mais également de lutter contre les MST dont le VIH, les grossesses indésirées, les mariages précoces, la mortalité maternelle, néonatale et infantile et les maladies liées aux organes reproducteurs. UNE LARGE DIFUSION DE LA LOI SR 2002.
Mme Keïta Aminata Maïga a donc invité les décideurs, les leaders religieux et traditionnels à un engagement soutenu pour une politique renforcée du planning familial et la santé reproductive de nos enfants dans notre pays.
Le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique a, pour sa part, évoqué que les complications et les décès dus aux grossesses sont plus élevées chez les adolescentes et les jeunes. Ces indicateurs alarmants interpellent tous à entreprendre des stratégies et des actions pertinentes pour inverser cette tendance. Il devient donc urgent d’accélérer la mise en œuvre des plans de programmes. Cependant, Mme Togo Marie Madeleine Togo, invite les jeunes couples à adopter le planning familial pour assurer l’harmonie et la bonne santé.
La représentante de l’UNFPA considère qu’une jeunesse épanouie pour un développement durable est possible si nous continuons à informer les populations sur les méthodes contraceptives à améliorer l’accessibilité géographique des méthodes et la qualité des services de PF pour permettre un espacement des naissances tant souhaité et valorisé par la société. Mme Josiane Yaguibou soutient que le fonds fait de la promotion du PF pas seulement comme un moyen de réduction des taux de mortalité maternelle et néo-natale mais aussi en vue de prétendre au dividende démographique.
Pour les 3 prochaines années, il compte apporter son expertise pour la mise en œuvre de l’initiative SWEED « autonomisation des femmes et dividende démographique au sahel ». Cette initiative soutiendra techniquement et financièrement le Mali pour améliorer son système de distribution jusqu’au dernier km des produits de santé de la reproduction maternelle infantile néonatale et nutritionnels. Pour cette contribution et pour le PF, le fonds contribuera à hauteur de 12 millions.
Au cours de ce lancement officiel, les décideurs et leaders de la communauté malienne se sont engagés à contribuer au développement d’un environnement légal favorable par la vulgarisation et la large diffusion de la Loi SR 2002 pour un meilleur positionnement de la SR/PF, assurer l’offre des services de qualité adaptés aux besoins des jeunes et des femmes, insérer la SR/PF dans les programmes de forme initiale et continue à tous les niveaux, apporter les ajustements nécessaires pour s’assurer que la Loi SR 2002reponde aux besoins de la population malienne et favorise le développement de la société, s’assurer d’ici fin 2016 de la large diffusion de la loi SR après des parlementaires, des responsables d’institutions et de la société civile et former un plus grand nombre de leaders religieux et communautaires sur la PF.
F.NAPHO