Il s’agit, entre autres, de l’appartenance à une unité combattante d’un mouvement signataire de l’accord issu du processus d’Alger, la définition de l’emploi de l’élément au niveau de l’unité combattante, l’expérience professionnelle, les limites d’âges, des grade, l’aptitude et les exemptions de mandats de dépôt
Les journées de réflexion sur l’intégration des ex-combattants des mouvements armés dans les forces armées et de sécurité ont pris fin hier au CICB. La cérémonie de clôture était placée sous la présidence du ministre de la Défense et des Anciens Combattants, Tiéman Hubert Coulibaly en présence des représentants de la Banque mondiale et de la CEDEAO, des officiers supérieurs des différents corps d’armée et des services de sécurité. Il y avait aussi les représentants des ministères de l’Economie et des Finances, de la Décentralisation et de la Réforme de l’Etat, du Comité national de la coordination du suivi de l’accord (CNCA), etc.
Au cours de 4 jours de travaux, les participants se sont penchés sur les principes de base de l’intégration, les conditions d’attribution des grades et des fonctions de commandement ainsi que les mesures d’accompagnement.
« Le constat est unanime : tout le monde, de ses vœux les plus sincères, appelle à l’intégration. Cela est extrêmement important et constitue un signal fort, quant à la volonté des Maliens d’aller à la paix », a souligné le ministre Coulibaly dans son allocution de clôture.
En effet, selon les conclusions des travaux, les effectifs des ex-combattants à intégrer au sein des forces armées maliennes et de sécurité doivent tenir compte non seulement des dispositions de l’accord, mais aussi de la Loi d’orientation et de programmation militaire. La durée de l’intégration s’appréciera en conformité avec celle du DDR. Il ressort aussi des travaux que la détermination des effectifs est essentielle pour l’accompagnement des partenaires. Les participants ont recommandé que le recrutement s’étende désormais à tous les cercles, arrondissements et localités du pays.
« Cela est aussi légitime car, dira le ministre Coulibaly, c’est un gage de la constitution d’une armée véritablement nationale. » Il a ajouté qu’un guide de méthodologie doit être mis en œuvre pour expliquer les critères d’intégration de façon à les rendre accessibles à tous. En ce qui concerne les conditions d’attribution des fonctions de commandement, les participants ont rappelé que les grades consacrent l’aptitude à exercer des fonctions déterminées.
La liste des ex-combattants doit être fournie et vérifiée dans le Système d’information, de conseil et d’orientation (ICRS). Aussi, l’appartenance à une unité combattante d’un mouvement signataire de l’accord issu du processus d’Alger, la définition de l’emploi de l’élément au niveau de l’unité combattante, l’expérience professionnelle, les limites d’âges, des grade, l’aptitude et les exemptions de mandats de dépôt, constituent, entre autres, des garde-fous et autant de conditionnalités à remplir.
Il faut retenir que tous les ex-combattants ne peuvent pas être éligibles à l’intégration. Cela évitera par exemple d’incorporer des enfants ou des éléments se trouvant dans les liens de la justice nationale ou internationale, ou même de combattants n’étant pas de nationalité malienne. « C’est pourquoi la question du recours au biométrique est à saluer », a indiqué le ministre de la Défense et des Anciens Combattants. Pour éviter des frustrations dans l’armée, comme ça été le cas de par le passé, le respect de la pyramide des grades doit être un impératif dans l’attribution des grades, ont recommandé les participants à l’issue des journées de réflexion.
Par souci de conformité avec la Loi d’orientation et de programmation militaire, ne seront pas intégrés, les officiers supérieurs dont la fin de la disponibilité à servir sera dans 2 ou 3 ans. Parce que leur service prendra fin, juste au terme des formations normales qu’ils seront amenés à faire, alors que des formations spéciales ne seraient pas recommandables pour leur catégorie.
Autres détails importants dans les recommandations, les mesures d’accompagnement de l’intégration constituent un autre centre d’intérêt de grande importance. « A ce titre, nous ferons en sorte que la réalisation des nouvelles infrastructures accompagne le processus du cantonnement », a assuré le ministre Coulibaly qui a annoncé qu’un investissement de 27 milliards Fcfa est prévu pour la construction des infrastructures au profit de notre armée cette année.
A.DIARRA