Visite du ministre namibien de l’Agriculture : La Namibie veut s’inspirer de l’expérience malienne

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Publié le lundi 11 avril 2016 | L’Essor

L’hôte de marque a visité hier la ferme Klédu. Il se rendra demain à la découverte des terres irriguées de l’Office du Niger. Le ministre namibien de l’Agriculture, des Eaux et Forêts, John Mutorwa a entamé hier une visite de trois jours dans notre pays. Les ministres de l’Agriculture Kassoum Denon, de l’Elevage et de la Pêche,
Nango Dembélé ont accompagné la délégation namibienne sur les différents sites de la ferme Klédu situés à Titibougou et dans la forêt classée de la Faya. Seulement une vingtaine de jours après la visite d’Etat et d’amitié effectuée par le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita qui a pris part aux festivités de l’indépendance (21 mars 1990) de ce pays d’Afrique australe, le ministre namibien a tenu à venir s’enquérir de l’expérience malienne en matière d’agriculture et d’élevage.

Ainsi la journée d’hier a été consacrée à la visite de l’unité de transformation des produits d’élevage que la ferme Klédu entretient dans la zone de la forêt classée de la Faya. Cette unité accueille les œufs et les autres produits de la ferme de la Faya et les conditionne pour extraire les produits finis et dérivés. Dans cette unité Mme Camara Kady Camara qui dirigeait la visite guidée expliquait qu’environ 600 œufs d’autruches sont en stade d’incubation dans l’unité. Et les autruchons sont nourris jusqu’à l’âge où ils peuvent intégrer la ferme à la Faya. Cette unité produit de l’huile d’autruche, des peaux, le plumage et les coquilles de l’œuf qui servent de matière décorative pour les salons.

Les pays qui sont demandeurs des produits de la ferme ne sont pas nombreux. Mme Camara Kady Camara a cité, entre autres, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Tchad et le Nigéria qui est en négociation pour l’achat de produits dérivés de l’autruche. Mais, l’offre n’est pas conséquente, en raison du fait que la ferme n’a pas atteint son niveau opérationnel de production à grande échelle des produits et dérivés issus de son élevage d’autruches et d’autres espèces comme les tortues, les chameaux ou les bœufs de race améliorée pour la production de lait et de viande de qualité.

Mais en attendant, la viande d’autruche est proposée à 30.000 Fcfa le kg. La viande d’autruche apporte plus de protéines et de fer que la viande de bœuf, mais elle est beaucoup moins grasse (2 % de lipides contre 3 à 15 % pour le bœuf) et contient très peu de cholestérol. C’est une viande rouge qui peut se cuisiner comme le bœuf. La graisse d’autruche est reconnue en Afrique comme un produit utilisé contre les maladies cutanées (peaux sèches, eczéma, etc.) et les problèmes articulaires (arthrose). C’est la graisse du ventre qui est fondue à basse température (40 à 60°) et utilisée en friction quotidienne sur la zone concernée.

La délégation ministérielle s’est rendue ensuite sur le site d’élevage de la Faya, où elle a pu admirer les autruches qui peuvent mesurer plus de 2,8o mètres pour le mâle et 1,90 pour la femelle et avoir un poids oscillant entre 90 kg en moyenne pour la femelle et 150 kg pour les mâles. Incapable de voler, l’espérance de vie de cet oiseau est d’environ 70 ans (40 ans en captivité). La femelle pond des œufs (50 unités par femelle et par saison) d’un poids oscillant entre 1,2 et 1,8 kg. L’autruchon naît au bout d’une quarantaine de jours d’incubation.

Cependant l’autruche est le plus rapide des oiseaux terrestres. Grâce à ses très longues pattes musclées comportant deux doigts à chaque patte, et à ses genoux flexibles et souples, elle est très rapide et endurante. Ainsi, elle peut atteindre la vitesse de 40 km/h pendant une demi-heure et atteindre lors d’un sprint une vitesse moyenne de plus de 70 km/h. Avec des pointes proches de 100 km/h sur de très courtes distances, elle est plus rapide que la lionne.

L’autruche peut sauter 1,50 mètre de hauteur et 4 mètres de longueur. La faculté de voler a été remplacée par la puissance des pattes, qui lui permet de courir aussi vite que des mammifères. À l’âge adulte, la tête et le cou de l’autruche sont dénudés ou garnis d’un duvet épais. Le plumage du corps est abondant. Le mâle possède un plumage noir avec l’extrémité des ailes blanches tandis que la femelle a un plumage brun terne.

Ici, la ferme Klédu élève ses oiseaux (autruches, paons) et autres animaux (tortues) sur 300 hectares. Elle fait également de l’apiculture, de l’arboriculture et les petits ruminants (ovins/caprins). Les 3000 sujets d’autruches se sentent à l’aise dans leur enclos où elles sont nourries et avec une source d’eau en permanence. L’autruche est un oiseau qui s’adapte bien aux conditions climatiques très difficiles et elle boit beaucoup.

A l’arrivée de la délégation aux abords des enclos, les autruches se sont spontanément lancées dans une course en rang dispersé. Ensuite, elles se sont approchées des enclos comme pour admirer la présence des visiteurs pendant que Mme Koura Ouattara, monitrice donnait les explications à la délégation sur le régime alimentaire et l’entretien de l’espèce. Les paons, les tortues et les abeilles font aussi partie du décor animalier que la ferme Klédu offre pour le plaisir des visiteurs.

Le ministre namibien John Mutorwa a beaucoup apprécié la visite des sites et il s’est dit convaincu que nos deux pays peuvent tirer le meilleur profit de ces sous-secteurs d’élevage.

La visite va se poursuivre, aujourd’hui, au Laboratoire central vétérinaire, au Centre régional de recherche agronomique de Sotuba (CRRA). Demain, le ministre Mutorwa et sa délégation se rendront dans les zones de l’Office du Niger où ils visiteront le barrage de Markala et les terres aménagées de M’Bewani.

Il faut rappeler que la Namibie est située entre l’Angola au nord, le fleuve Orange et l’Afrique du Sud au sud, la côte atlantique à l’ouest, le Botswana à l’est avec d’est en ouest le désert du Namib (le plus vieux désert du monde), le plateau central et le désert du Kalahari.

M. COULIBALY